Bénin – 2019, année à forte charge électorale: 1er test pour le pouvoir Talon

Sauf imprévu, le régime actuel va organiser en mars prochain ses premières consultations électorales. Tel un colosse au pied d’argile, les législatives constituent un premier test pour le pouvoir de la Rupture et revêtent un enjeu crucial.

Si la question des grands regroupements est réglée en dépit de quelques anicroches, Patrice Talon et ses soutiens devront faire face aux positionnements sur les listes électorales. A ce niveau, rien n’est gagné à l’avance. Un combat de gladiateur s’annonce entre mouvanciers. Les députés du bloc de la majorité parlementaire et candidats à la députation n’accepteront de se sacrifier sous aucun prétexte. Bien d’autres cadres politiques, peut-être jeunes qui nourrissent l’ambition depuis bien des années, vont chercher à émerger.

L’autre chose, la cohabitation entre les deux blocs voulue par le chef de l’Etat; l’Union Progressiste et le Parti Républicain ne sera pas sans remue-ménage. A ceux-ci viennent s’ajouter l’UDBN de Claudine Prudencio, DUD de Valention Houdé et le Parti du Renouveau Démocratique de Me Adrien Houngbédji, des partis « satellitaires » de la mouvance présidentielle.

Ce combat en rangs dispersés entre des forces politiques soutenant le pouvoir en place s’apparente à une équation difficile à résoudre pour éviter l’émiettement des voix.

Les contingences politiques

La mouvance présidentielle sera face à des circonstances défavorables. La morosité économique née des différentes réformes opérées par le chantre de la Rupture depuis son accession à la magistrature suprême lui pourrait être fatale. Les ressentiments des populations, effets collatéraux de la rigidité des réformes peuvent aussi jouer contre Patrice Talon et ses lieutenants. Face à ce tableau, il est à redouter alors un fort taux d’abstention lors du scrutin.
L’homme fort du Bénin élu à plus de 65% des suffrages exprimés au second tour devient de plus en plus incompris pour avoir osé des actions courageuses allant dans le sens du développement du pays.
A tout prendre, la mouvance présidentielle aura du pain sur la planche pour fédérer les énergies et mieux s’organiser face à une opposition qui resserre ses liens.