Bénin – Procès Icc-Services: des avocats agacés, le procureur spécial en colère

Témoins, sachants, accusés et avocats se sont à nouveau retrouvés devant la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET) ce jeudi 03 janvier 2019. Le procès a donc repris depuis ce matin après la suspension du lundi 31 décembre 2018. Malheureusement, les choses n’avancent toujours pas comme l’aurait voulu la Cour. Pour cause, des témoins se contredisent et ne se rappellent plus exactement de certains faits importants. 

Le Procureur spécial de la CRIET et certains avocats semblent en avoir marre des déclarations de certains témoins qui n’aident pas à la manifestation de la vérité. Ces derniers reviennent sur leurs propres déclarations, se contredisent et assurent ne plus avoir une mémoire fraîche pour se rappeler dans les détails prêts tout ce qui s’est passé lors de la gestion de la crise Icc-Services.

C’est en insistant sur les perquisitions effectuées au domicile de l’un des accusés que la Cour s’est vue confrontée à « l’incapacité » de certains témoins à restituer les faits. En ce qui concerne le nombre de coffres-fort présents au domicile de Tégbenou par exemple, les sieurs Dieudonné Lissagbé et Pépin Adjovi ont des versions contradictoires. Le premier, commissaire au moment des faits, croit qu’il s’agit d’un coffre-fort. Par contre Pépin Adjovi, DDPN au moment des faits soutient que c’est deux coffres-forts. Deux versions différentes venant de deux personnes qui ont tous assisté à des perquisitions au domicile de Tégbénou. Mieux, les avocats qui voulaient savoir à quel moment les coffres-fort ont été éventrés sont restés sur leur faim. Le commissaire Lissagbé ne s’en rappelle pas, il avoue que le temps a eu raison de sa mémoire.

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Mais ce qui a fait monter l’adrénaline chez le Procureur spécial Gilbert Togbonon, c’est la crédibilité des procès verbaux (pv) des différentes perquisitions. Contrairement aux déclarations du commissaire Lissagbé, la Cour révèle que les PV ne portent pas la signature du propriétaire du domicile perquisitionné, en la personne d’Emile Tégbénou. Mieux, les OPJ ayant dirigé les opérations n’ont pas signé les PV, ce sont plutôt d’autres signatures qui sont visibles sur les documents.

Face à cet embrouillamini, des avocats visiblement agacés invitent le Procureur spécial à prendre des mesures qui s’imposent. Celui ci déjà en colère, a rappelé les risques de poursuites qui planent sur les personnes ayant dirigé l’opération de perquisition.

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