Bénin: reprise des coupures intempestives d’électricité, la crainte du délestage écartée

Les coupures d’électricité enregistrées dans certaines localités au réveillon 2019 semblent annoncer aux béninois du déjà vécu : des interruptions intempestives et parfois prolongées de l’énergie électrique. Cette situation qui a des incidences, non négligeables, sur l’activité économique des citoyens à revenu moyen, fait craindre le retour en force du délestage dans le pays. Une crainte écartée par la Société Béninoise d’énergie électrique (SBEE).

Depuis son accession à la souveraineté internationale, le Bénin peine à avoir une autonomie énergétique. Dotée d’un réseau jugé non fiable par des experts, la SBEE ne répond pas toujours aux besoins quotidiens en énergie des populations béninoises. Entre février 2015 et avril 2016, les populations des grandes villes du pays, déjà soumises au coût élevé de l’électricité, étaient au gré d’un délestage sauvage. Mais à l’avènement du régime Talon, l’espoir était permis. Trois (03) mois après son investiture, le délestage était tombé aux oubliettes dans plusieurs villes, notamment du sud.

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En effet, la question énergétique a été l’une des priorités du président Patrice Talon. Le 04 mai 2016, le gouvernement avait adopté des mesures d’urgence contre le délestage chronique dont souffre le pays. Ainsi « 5,2 milliards de francs cfa ont été immédiatement décaissés pour l’approvisionnement en combustibles des groupes électrogènes » pour juguler un tant soit peu, le déficit énergétique en attendant la mise en œuvre du programme d’élimination du délestage et d’autonomisation énergétique du pays envisagées pour fin décembre 2018. Mais au bout du compte, l’objectif à atteindre semble encore très loin.

Depuis le 1er janvier 2019, sur l’étendue du territoire béninois, plusieurs cas de coupures intempestives d’électricité ont été enregistrés, malgré les dispositions prises par les autorités en charge du secteur de l’énergie pour une période de fête sans coupure d’électricité. Cette situation qui, selon les responsables de la SBEE, s’explique par divers incidents survenus la nuit du réveillon et sur d’autres installations de la structure, à tout de même le mérite de révéler la faible résilience de la SBEE.

En attendant de fournir aux populations des explications plus élaborées sur les causes des coupures d’électricité de ces derniers jours, la SBEE se veut rassurant sur la disponibilité de l’énergie électrique. « Le délestage, c’est l’insuffisance de l’énergie ; ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. L’énergie est disponible. Mais les difficultés notées dans la distribution relève d’un autre défi auquel la société s’attelle à relever », a indiqué une source à la SBEE joint au téléphone.

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Selon la même source, la vétusté du réseau de la SBEE est le plus souvent à l’origine des pannes qui occasionnent des coupures d’électricité. « Le manque de matériel adéquat tel que le dispositif de scanning du réseau pour y déceler des failles fait que les pannes sont recherchées manuellement ce qui fait durer la période de coupure », a précisé la source avant d’ajouter qu’avec les réformes en cours dans le cadre du deuxième compact du Millenium Challenge Account, la SBEE entend procéder au dispatching du réseau et se doter de matériels adéquats pour renforcer sa résilience.

« L’Afrique subsaharienne, qui compte plus de 950 millions d’habitants, est la région la plus pauvre en électricité au monde. Plus de 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité et des millions d’autres sont connectées à un réseau non fiable ». Ce constat préoccupant fait par Oxfam Research Backgrounder dans son rapport 2017 intitulé « Le défi énergétique en Afrique subsaharienne : Guide pour les défenseurs et les décideurs », apparaît donc comme un appel pressant aux autorités africaines, notamment béninoise sur la nécessité d’une autonomie énergétique, gage de progrès socioéconomique. « Tout repose sur l’énergie. C’est l’élément fondamental  de toute entreprise commerciale », avait fait observer en 2016 le président du Patronat du Bénin, Sébastien Ajavon.

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