[EXCLU] 4 ans après, Ozias Sounouvou revient sur les dessous de son appel du 12 janvier 2015

Dans un entretien exclusif accordé à la rédaction de Benin Web TV, Ozias Sounouvou est revenu sur les circonstances de son appel lancé au président de la République d’alors, Thomas Boni Yayi, il y a de cela quatre ans. Il faut rappeler que Ozias Sounouvou avait été contraint à l’exil pour avoir eu cette idée de demander au président Boni Yayi, le 12 janvier 2015 en direct sur la télévision nationale alors qu’il présentait l’édition de 23 heures du journal télévisé, d’être « le Charlie » de la presse béninoise en référence  à la marche, organisée après les attentats  du 06 janvier 2015 au siège du journal satirique « Charlie Hebdo« , pour la liberté de la presse à laquelle le président Boni Yayi avait pris part.

BWT: Quelles sont les circonstances dans lesquelles vous avez fait ce mémorable appel à la liberté de presse a l’ORTB ?

Ozias Sounouvou: Comme l’a dit Alain Foka, cette satire médiatique dans le journal de la télévision nationale de 23 heures, au fond, c’était, comment comme une sorte d’exaspération par rapport à la manipulation dont on était objet, nous journalistes de la télévision nationale au temps du président Yayi qui a poussé le bouchon assez loin. Cette sorte de tragicomédie, ce  que j’ai appelé la comédie comitiale des AT à Paris pour faire semblant de donner au monde entier, l’impression du démocrate tous crins qui va soutenir des journalistes qui étaient aux prises avec des terroristes, parce que simplement, il voulait exercer la liberté d’exercice de leur métier.

Comme pour donner à croire au monde entier qu’au fond, il était super démocrate, qu’il était en amour, à la limite en lune de miel avec les journalistes de son pays au point d’aller à cinq mille kilomètres, loin du Bénin pour aller donner l’impression qu’il soutenait la liberté de presse alors que à cinq minutes de son palais, au fond, cette liberté était en désarroi.

Il n’y avait pas d’injonctions écrites pour nous interdire à nous journalistes de l’ORTB, notamment de la télévision nationale de ne pas recevoir les voix discordantes. Et si ceux de la radio avaient une relative liberté, ceux de la télé étaient souvent contraints, refrénés dans leur désir de bien exercer leur métier et surtout par rapport à la question extrêmement délicate de l’accès équitable, du traitement équitable de l’information politique, l’accès équitable du personnel politique de ce pays à la chaîne. Tenez, même si on ne nous donnait pas des instructions écrites, il arrivait , et  il est arrivé énormément de fois, beaucoup de fois que, à l’occasion d’une émission, qu’on a voulu contradictoire sur des sujets politiques, des sujets d’actualités gouvernementales où on a invité soit des syndicalistes, soit des leaders d’opinions ou de partis politiques qui n’entonnaient pas le » catéchisme  yayiste » ou du gouvernement qu’on s’est vu interdire au seuil de l’émission, la participation des personnes qui pouvaient apporter la contradiction aux officiels du gouvernement.  C’est arrivé plusieurs fois.

Il est arrivé à la télévision nationale qu’en plein journal, un reportage qu’on a eu à effectuer sur une activité syndicale, par exemple des syndicats qui ont poussé le hola par rapport à des situations difficiles qu’ils vivaient avec le gouvernement, qu’en plein journal en direct, des instructions ont été données depuis la présidence, soit par un personnel militaire, (il est arrivé même que des motards du chef de l’Etat venaient à la télévision nationale pour nous donner des injonctions), pour retirer des reportages de la liste du journal à diffuser .

Vous étiez sur le point de lancer un élément dont on était convaincu qu’il n’était pas favorable au gouvernement, mais on retirait simplement. Moi, il m’est arrivé plusieurs fois au journal de recevoir des communiqués signés directement du secrétaire général du gouvernement ou bien de la présidence, un communiqué envoyé par le chef de l’Etat en personne par un garde du corps ou un motard pour que cela soit lu directement sans passer par le filtre du traitement classique professionnel , je n’ai jamais optempéré , Ozias Sounouvou ne l’a jamais fait, jamais. Mes collègues oui, mais moi , jamais. De mémoire d’homme jamais. Je refusais ou je le traitais en direct, je n’en tirais que la substantifique moelle professionnelle.

A lire aussi: Boni Yayi: la 7ème législature n’a pas fait son « job » et le peuple doit aviser en Avril

Il est arrivé une fameuse émission avec Gbadamassi Rachidi qui venait faire le service après-vente de la bourde, j’allais dire du parjure faite par Yayi le 1er août 2012 si ma mémoire est bonne, des déclarations ponctuées de menaces à l’endroit des journalistes, presque comme un appel à la sédition et à la guerre civile dans ce pays . Cette émission, quand j’ai fini de la faire avec Gbadamassi qui était venu défendre Yayi, elle n’a jamais été diffusée. Et c’est juste un exemple symbolique.

Tenez-vous tranquille ! En décembre 2014, à la veille justement de cet appel que j’ai adressé au chef de l’Etat, Yayi à l’époque, l’opposition avait mis comme premier préalable aux discussions , au dialogue politique autour de la Lépi, l’accès équitable à la chaîne publique. C’est vous dire combien la situation était compliquée pour les journalistes de l’ORTB, de la télévision nationale d’exercer de manière libre leur métier. Alors, quand le reportage du chef de l’Etat à Paris a été envoyé au journal alors que j’étais là, j’ai dit : « mais écoutez, vous êtes sûr que vous allez passer cette comédie ? » Mes collègues de la présidence qui travaillent pour les reportages présidentiels m’ont dit : «  ah, écoute !  On suit des ordres. » Je dis bon, Ok ! C’est là que l’inspiration est venue et j’ai dit, cette fois-ci, je vais mettre fin aux chantages, à la grande comédie.

Et pour finir, un texte bien inspiré et lu en plein journal ?

C’est un texte qui était inspiré par les luttes qu’on avait menées auparavant. Par ces situations, on était manipulé, on était instrumentalisé. Le clou, c’est lors d’une rencontre avec les parties politiques où le gouvernement leur a expliqué au fond qu’il n’a jamais donné des instructions écrites aux journalistes de la télévision nationale, que c’est eux qui étaient responsables de leur omerta et de leur mise à l’écart. Je dis mais ça suffit. De là, on nous désigne à la vindicte populaire.

Tenez-vous tranquilles. Si par exemple il s’était passé ici un mouvement comme celui du « balai citoyen » et les journalistes du service public étaient la première cible d’un peuple qui en avait marre , et qui considérait les journalistes comme les instruments de manipulation à la  solde du gouvernement , je disais à mes collègues qu’on risquait de passer par  l’échafaud . C’est pourquoi je me suis dit qu’il faut qu’on tire les choses au clair et qu’on indique à l’opinion clairement que nous n’étions pas à la base de ces situations d’enfermement de la liberté d’expression et d’opposition à l’expression libre de tout citoyen, y compris des partis politiques .

L’inspiration était venue parce que c’était l’aboutissement d’un processus de maturation, de révolte qui se faisait dans ma tête.

Bon ! Ce n’est pas pour me vanter mais j’étais à l’origine à la rédaction, de toutes les pétitions qu’on a adressées à la Haac, à notre ministère de tutelle et aux chefs de l’Etat à l’époque et dont certaines ont été publiées par voie de presse.  Voilà ! C’est toutes ces inspirations que j’ai laissées sous cet appel.

Conséquence, vous vous êtes retrouvés en exil. Que s’est-il réellement passé ?

C’est un hasard ! Franchement, je ne sais pas comment les choses se sont enchaînées. Il avait comme un alignement de planètes. J’ai eu une invitation du département d’Etat américain pour un séjour, accordé généralement aux journalistes africains, de deux semaines. Ils organisent cela périodiquement. C’était à l’issue d’un test que j’avais passé à l’invitation de l’ambassade des Etats Unis l’année d’avant, en 2014, et curieusement, comme un alignement de planètes, les résultats étaient tombés dans la même période pile-poil de l’appel que j’ai eu à effectuer. Donc je me suis retrouvé comme ça aux Etats Unis. Ce n’est ni de mon propre chef, ni par le soutien de qui que ce soit, encore moins de monsieur Patrice Guillaume Athanase Talon que certains fantasmes considèrent comme étant à la base de … Jamais… Voilà comment c’est arrivé.

En vérité, je préparais mon exil pour aller ailleurs, compte tenu des menaces que je subissais, y compris avec ma femme et mes enfants et ce, dans des pays de l’Europe de l’Est.

J’avais commencé les démarches donc (…) Cette opportunité des Etats Unis est venue par hasard. J’étais même à deux doigts de revenir au pays aux termes des deux semaines de séjour puisque j’étais parti avec deux ou trois bricoles d’effets parce que justement, je comptais aller ailleurs mais pas aux Etats Unis. Tout sauf  les Etats- Unis.

C’est donc tomber comme ça et quand je voulais revenir, des informations, ééhh.. (hésitations) émanant des gens proches du chef de l’Etat, (je prépare un livre de témoignages où les béninois apprendront beaucoup de choses) m’en ont dissuadé. Donc ceux qui inventent des histoires ou qui fantasment à longueur de journée sur Internet, je m’amuse quand je vois ça. Je me dit que ces gens-là feraient mieux d’aller écrire des séries télévisées ou des films de sciences fictions …

Non.. il y a trop d’histoires qui se racontent. C’est un séjour que j’ai vécu extrêmement et difficilement parce que ce n’était pas prévu que je reste aux Etats Unis. J’ai dû mon séjour à des bonnes volontés, à la famille qui m’a accueilli là-bas. Je n’ai vécu au crochet  d’aucun bon samaritain autre que la famille qui m’a accueilli là-bas.

Finalement, vous avez été radié de l’ORTB . Qu’est qui vous était reproché ?

Je n’avais pas le droit de m’adresser au chef de l’Etat en plein journal. C’était l’essentiel et c’était tout. Mais oui, j’avais demandé dans la période, ma mise à disponibilité de deux  ans une fois renouvelable, mais cela m’a été interdit par son « altesse » Monsieur Stéphane Todomè et son administration (il sourit un moment) qui n’ont rien trouvé d’intelligent que de me radier.

Quel a été le processus de votre réintégration ? 

Je dois ma réintégration, (il baisse la tête quelques secondes) à tout Seigneur tout honneur, au gouvernement de Monsieur Patrice Talon. Sans eux, je n’aurais rien  eu que le refus ; ça, je ne l’ai jamais dit aux béninois. Je le dis aujourd’hui parce que c’est juste un devoir de vérité. Et je le dis mais sans aucune acrimonie, aucun esprit de revanche puisqu’au fond, moi, je transcende tout ça.

Je félicite au passage tous les béninois à qui je dois actuellement d’être en vie, qui se sont levés comme un seul homme pour dire « Je suis Ozias » sur la planète. C’est ça qui m’a valu encore ma survie aujourd’hui. Parce que sinon, beuuhh..,  j’aurais disparu comme certaines personnes qui, dans le pays, tragiquement ont disparu et dont on n’a jamais retrouvé la trace.

Car, les intentions qui animaient les gens au sommet de l’Etat à mon endroit en ce moment-là n’étaient pas des intentions catholiques.

Donc à mon retour, comme il y a eu un changement de régime, je me suis dit : « bon tiens ! Je pouvais revenir et reprendre l’exercice libre de mon métier ». J’ai été confronté à un refus pendant sept  mois et j’ai laissé express courir le temps pour voir jusqu’où  les gens pouvaient aller dans la méchanceté gratuite.  Sept mois de l’administration de l’ORTB, de l’intérimaire de l’ORTB qui s’est opposé à refaire ma réintégration tout simplement. Et je dois ma réintégration aux bons offices du gouvernement qui a considéré qu’il n’y avait aucune espèce de raison qu’on cherche à me couper, à m’en vouloir à ce point pour une cause qui me dépasse et qui n’est  pas une cause égoïste. Voilà ce que j’ai fait.

Doit-on parler d’un retour d’ascenseur ?

Retour d’ascenseur ? J’aurais aimé que cela soit entendu comme une reconnaissance, le prolongement de la reconnaissance du pays face à des dérives politiques qu’on remarquait dans le pays par rapport à l’embrigadement de la liberté d’expression pour lequel j’ai accepté de me sacrifier. Et que j’aurais voulu que ce soit l’action reconnaissance qui me dise : « oui, ce que tu as fait, écoute, on te le reconnait..» Je n’ai rien demandé d’autre que reprendre mon boulot. C’est tout et c’est exactement ce que je fais, je n’ai accepté aucune autre proposition, autre que celle de réintégrer mon boulot.

Avec le recul, éprouvez-vous quelque regret pour avoir pris cet acte ?

Pour tout dire, je ne peux pas regretter d’avoir posé un acte que je considérais comme un acte de bon sens avant même de parler d’un sursaut déontologique. Non ! Pas du tout ! Je peux peut-être, (un instant d’hésitation puis il continue)… Je revis difficilement, les moments extrêmement pénibles de solitudes que j’ai connus au cours de mon exil mais après, faut pas regretter. Je l’assume jusqu’au bout. Seulement,  ma petite famille, mes parents en ont souffert mais Dieu merci, ils n’en sont pas morts.  Je rends grâce.

Je ne regrette pas mais si c’était à refaire, je le referai mais autrement. Je le ferai de  manière plus efficace.

Voilà un pays avec des institutions où on donne la latitude au chef de l’Etat de valider  après appel à candidature, le candidat  prétendant diriger la chaîne du service public financée par le denier public, financée par le contribuable béninois, financée par le fisc béninois. On laisse la latitude au chef de l’Etat de valider un candidat parmi le trio de tête  ayant franchi le seuil de sélection. Ce n’est pas possible  puisqu’on a dit appel à candidature. Il faut changer cette loi.

Mon combat serait de travailler pour que les béninois prennent conscience que le ver est dans le fruit. Au fond, je comprends les pauvres responsables de l’Ortb  dont la nomination est validée par le Chef de l’Etat alors qu’ils ont soumis à un dossier de candidature à la Haac.  Ce sont nos constituants qui ont commis cet erreur fatale parce que dans un régime présidentialiste avec une extension hypertrophique du pouvoir présidentiel, on donne trop de pouvoir au président. Patrice Talon même l’a reconnu.

A lire aussi: Bénin: Mgr Antoine Ganyé demande à Patrice Talon, l’amnistie pour les opposants exilés ou en prison

Je me rappelle que Joseph Djogbénou à l’époque où il menait ce combat pour l’équilibre des institutions dans la République du Benin pour notre démocratie, avait également inscrit à l’ordre du jour de probable révision de notre constitution, la nécessité de libérer l’Ortb de cette emprise du gouvernement sur la nomination de ses responsables. Donc s’il y a un combat à reprendre, c’est celui-là. Il faut encourager ceux qui sont là actuellement, qui avait porté également ce combat, ne serait-ce que de manière intentionnelle à aller jusqu’au bout.

Et aller jusqu’au bout, c’est de changer la loi organique de la Haac. Et si ça doit passer par une révision constitutionnelle qui est devenue un sujet tabou, mais il faut y aller.

Deuxième sujet par rapport à la dépendance de l’Ortb vis-à-vis du gouvernement et du pouvoir politique, est que c’est celui qui vous finance qui fixe finalement votre ligne éditoriale. C’est lui qui, à la limite, influence votre ligne éditoriale, c’est connu. Il faut changer le modèle économique de l’Ortb et trouver les moyens de réécrire les statuts de l’Ortb et de réfléchir au financement du service public de l’information. Parce que si personne ne le fait, ça ne changera jamais..

Peut-on dire aujourd’hui avec fierté que votre appel a prospéré ?

Hélas non ! Et pour la raison que je viens d’évoquer précédemment. Je pense qu’il faut qu’au-delà des appels de circonstances, on travaille en profondeur pour changer la manière dont l’Ortb fonctionne, la dépendance de l’Ortb, la manière dont l’Ortb est financée, l’ordre hiérarchique qui lie l’Ortb au gouvernement. Si on ne change pas ça, des initiatives solitaires comme la mienne, ça ne va pas aller loin hélas.

Qu’en est-il du gouvernement actuel ?

Depuis que moi je suis là, je n’ai jamais assisté à une seule injonction faite par le palais, jamais. Au temps de Yayi, oui. Moi j’ai eu à vouloir faire des émissions, (il y a des traces, des preuves) où j’ai dû formuler des demandes à la direction générale qui a appelé un ministre de tutelle, je veux pas donner de nom, mais il se reconnaîtra puisqu’il est actuellement en exil, pour savoir s’il est possible de faire ladite émission. C’est arrivé.  Sur la chronique matinale que je fais les lundis et les jeudis, il m’arrive de faire du « rentre dedans », de critiquer le pouvoir Talon, mais à chaque fois, jusque-là, on ne m’a pas arrêté, personne ne m’a appelé du palais pour me dire de  faire attention ou que j’exagère. Toutefois, ça risque de reprendre comme sur un boulevard si on n’y prend pas garde.

Et pourtant, il y a le cas Georges Amlon ?

C’est une hypothèse qui tient la route  mais encore,  faudrait-il y mettre des éléments tangibles. L’ouverture de la chaîne, c’est ça qui lui aurait valu son limogeage; sans vouloir tirer le drap sur moi, c’est grâce à mon initiative que l’émission « 3D » du dimanche, la seule émission de débat où on invitait des opposants politiques pour venir officier a été créée. L’émission existait avant l’arrivée de Georges et ce, depuis mon combat, depuis 2015. C’est moi qui ai bataillé ferme pendant trois mois avec l’ancienne direction générale qui voulait nous imposer autre chose, y compris ses journalistes, y compris les thèmes, y compris les horaires ; j’ai bataillé main à main avec le directeur général pour dire qu’il n’est pas question parce qu’il s’agit d’une question qui nous dépasse, pas parce que c’est une question de personnes, mais parce qu’on s’amuse avec le denier public. Je peux pas être d’accord et c’est pourquoi j’étais prêt à tous les combats possibles.

Mais l’ORTB demeure toujours dans la polémique ?

Par rapport aux critiques, elles sont tout à fait justifiées même s’il y a des excès. Il y a beaucoup de fantasmes aussi qui continuent. Mais par rapport à ça, je reprends simplement ce que j’avais dit auparavant. Tant qu’on ne change pas le statut de l’Ortb, tant qu’on ne donne pas à l’Ortb, les moyens de son autonomie de fonctionnement, les moyens de son autonomie de gestion institutionnelle, on  peut  beau crier, rien ne changera.

C’est d’ailleurs ce que je considère comme le paradoxe béninois où on veut quelque chose et son contraire ou ne travaillant  pas réellement pour l’obtenir.

Les complaintes, les indignations sur Facebook et Watssapp, ce n’est pas cela qui va changer quelque chose de fondamentalement structuré qui existe. Et tant que ces questions ne seront pas réglées par une loi qui dit, comme pour certaines institutions de la République comme l’Assemblée, comme la Haac, que l’Ortb est autonome financièrement, le problème demeurera. Puisque à partir de cet instant-là, les citoyens auront des voies de recours ou pourront même poursuivre le gouvernement et même  l’Ortb en cas de dérives et du non-respect des libertés d’expression. Si on ne réussit pas à arracher au gouvernant, cette volonté, cette  emprise, ça continuera  puisque tout gouvernant a bon plaisir à utiliser un instrument de communication qui lui est offert sur un plateau d’or pour contrôler l’opinion. C’est pourquoi il faut couper le mal à la racine

Un conseil à l’endroit des professionnels des médias ?

Tant que vous y êtes, faites-le avec beaucoup de cœur, ne vous contentez pas de la complaisance ou de la facilité. Bon,  tout le monde n’est pas obligé d’enfourcher le même chemin stoïque que moi. Allah n’est pas obligé.  ( sourire)  Mais faites le (…)  je n’aime pas trop utiliser le terme consciencieusement, mais faites-le avec amour et passion tout simplement. Au fond, ça vous permet de gravir des sommets. Et dans ce métier, quand vous vous confrontez à la difficulté, quand vous allez chercher une source que vous ne la trouvez pas,  mais malgré çà, vous tenez, vous bataillez ferme  pour aller chercher l’information exclusive, mais la vraie, ça vous distingue au-delà de tout. Çà vous offre une reconnaissance terrible. Ce métier est un métier extrêmement noble.

Et moi , si j’ai peut-être un conseil à donner aux journalistes, c’est de leur dire de travailler à rendre beaucoup plus responsables nos dirigeants sur des questions essentielles. Les questions électorales politiciennes, franchement, (il répète) franchement c’est pas terrible, c’est dérisoire.

 

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus