» Mais pourquoi la France aime-t-elle tant le Gabon et les Bongo? « 

D’après des informations relayées par certains médias plutôt sérieux, le scénario de l’arrestation de quatre des éléments qui ont tenté de prendre le pouvoir lundi 07 janvier au Gabon par les armes, est mal rapporté par le porte-parole du gouvernement. Ce serait plutôt les forces françaises déguisées en gendarmes gabonais qui sont intervenues.

Lundi matin, des éléments de la garde républicaine du Gabon, six selon le procureur du TPI de Libreville, ont tenté d’évincer le président Ali Bongo du pouvoir par les armes. Ils ont pris le contrôle de la radio nationale et passé leur message appelant le peuple à la révolte. Cette action n’a été qu’un « putsch éclair » car, selon le ministre gabonais de la Communication Guy-Bertrand Mapangou, les éléments du GIGN, une unité de la gendarmerie, ont déjoué le plan des mutins, tuant au passage deux d’entre eux et en arrêtant les quatre autres. Mais cette version de l’intervention de la gendarmerie est mise en cause par des témoins et certains médias qui indiquent plutôt une intervention française pour sauver les fesses d’Ali Bongo.

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Le site d’information ivoirien echosmedias.ci indique qu’il a été rapporté que lors de l’assaut contre la maison de la radio gabonaise, où étaient retranchés les putschistes circonstanciels, « quatre des mutins ont été arrêtés par les unités des forces spéciales françaises présentes sur le territoire gabonais ». Une information qui semble être corroborée par un témoin cité par le site 24jours.com qui aurait aperçu, « des hommes Blancs et des Noirs portant des uniformes du GIGN Gabonais », intervenir ensemble pour déjouer le coup d’état et arrêter les militaires rebelles. Le média écrit aussi que cette même source est convaincue que « c’est clairement la main de la France qui fera tout pour rétablir l’ancien président Ali Bongo dans son bureau ». Plusieurs personnes soupçonnaient une intervention des Forces armées Royales du Maroc dans cet assaut, ce que le royaume chérifien a formellement démenti immédiatement. Il va sans dire que les soldats blancs dont parlent plusieurs témoins et médias, ne peuvent être que français.

 Mais pourquoi la France aime-t-elle tant le Gabon et les Bongo?

Le scénario du premier coup d’Etat qu’a connu le pays vient-il de se répéter ? Rappelons que lors de la prise de pouvoir par les armes en 1964 pour renverser le premier président du pays Léon M’Ba, emprisonnant dans la foulé, son chef de cabinet, un certain Albert Bernard Bongo devenu Omar Bongo Ondimba, ce sont les forces spéciales françaises, les parachutistes en occurrences, qui sont intervenus pour rétablir le régime M’Ba. Une répétition de l’histoire qui ne surprendraient pas certains observateurs qui pointent du doigt les relations de « métropole / colonie » que la France entretiendrait toujours avec le Gabon par l’entremise des Bongo.

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L’amour de la France pour la Gabon pourrait, selon des observateurs, venir du plus profond de « la terre ». En effet, cinquième producteur de pétrole d’Afrique, le Gabon a enregistré au cours de la décennie passée une forte croissance économique portée notamment par la production de pétrole et de manganèse. Durant les cinq dernières années, le secteur pétrolier a représenté en moyenne 80 % des exportations, 45 % du PIB et 60 % des recettes budgétaires, selon un rapport de la banque mondiale publié en décembre 2018. Le Gabon possède un sous-sol très riche car, géologiquement, il est situé sur un craton ancien, le craton du Congo, et les métaux précieux et les diamants tendent, avec le temps, à se regrouper dans des unités géologiques particulières. Cela fait que les gîtes et gisements sont très nombreux, on en recense plus de 900. Le Gabon (13,7 % des exportations mondiales en 2012) est le troisième exportateur mondial de minerai de manganèse, derrière l’Australie (32,65 %) et l’Afrique du Sud.

Mieux, le secteur du bois et les industries associées contribuent au PIB à hauteur de 4 % en 2013. En termes d’emploi, le secteur représente presque un tiers (28 % en 2009) des emplois salariés au Gabon. En valeur, il représente 60 % des recettes d’exportations hors pétrole. La forêt couvre environ 85 % de la surface du pays et une soixantaine d’essences de bois présentent un intérêt commercial. De quoi attirer l’attention de prédateurs économiques comme la France qui semble ne reculer devant rien pour avoir à exploiter des ressources de ses anciennes colonies. L’histoire entre la France et le Gabon est une lune de miel dont l’ancienne métropole ne semble pas vouloir la fin. Il va sans dire que si le clan Bongo est si protégé et aimé de cette France, c’est surement qu’il sert bien ses intérêts et en aucun cas, ce ne serait pas des militaires « de rien du tout » qui viendraient arrêter cela.

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