Présidentielle en Rdc: pourquoi la France s’agite t-elle autant ?

Les résultats des élections en République Démocratique du Congo ont été rendus publics dans la nuit du mercredi à jeudi par la commission électorale. Ces résultats provisoires  donnent l’opposant Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle. Une victoire qui n’est pas très bien accueillie dans  certains pays de la communauté internationale, notamment la France qui a appelé à plus de détails dans les résultats qui selon elle, étaient une surprise. L’Elysée  estime  que  l’Église catholique congolaise détient par devers elle,  des  résultats tout différents. Cette réaction des autorités française a été mal perçue par les africains qui ont noyé le pays dans un déluge d’insultes et de rappels à l’ordre.

« Nous devons avoir des éclaircissements sur ces résultats, qui sont à l’opposés de nos attentes », avait déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian à CNews jeudi, après l’annonce des résultats de la présidentielle congolaise. Une sortie de l’autorité française qui a presque changé les considérations des africains qui suivent de très près ce scrutin. Sur la toile, les internautes n’ont pas raté Macron et son gouvernement les appelant à se mêler de ce qui les regarde. « Vous n’avez pas encore fini de gérer les gilets jaunes et vous vous mêlez de ce qui ne vous regarde pas », peut-on lire entre autres commentaires des utilisateurs des réseaux sociaux.

Mais vraiment, de quoi je me mêle ?

La France a vraisemblablement manqué de retenu en réagissant de cette façon sur un scrutin dans un pays souverain. Cette façon de faire de cette nation qui s’érige en donneuse de leçon, commence à exacerber les peuples africains et surtout, à petit feu, quelques dirigeants qui expriment de plus en plus leur ras-le-bol. Kinshasa n’a pas manqué de réagir énergiquement en remettant Le Drian et compagnie à leur place. « Quel que soit ce qui pourra sortir des délibérations de la Cour constitutionnelle que les uns et les autres vont pouvoir saisir, je réprouve totalement le fait qu’un dignitaire étranger se permette de tels propos. C’est un cas type d’interférence que nous récusons formellement au niveau du Front commun pour le Congo, même si cela aurait pu être fait en notre faveur. Nous n’acceptons pas d’interférence extérieure. Nous n’avons pas fait des sacrifices pour financer ces élections tous seuls pour pouvoir les supporter. Je pense que c’est très présomptueux de sa part. Le Congo ne fait pas partie de la France », a déclaré à Rfi, le porte-parole du candidat du pouvoir, Lambert Mende.

Cette ingérence flagrante de la France dans les affaires d’un Etat souverain met la lumière sur le fait que, malgré les indépendances, cette ancienne métropole de plusieurs pays africains, tient toujours à garder les commandes ou à tirer les ficelles dans la gestion des affaires publiques de ses « anciennes colonies ». Le Gabon, on peut comprendre, le Cameroun, on peut aussi accorder une part de compréhension ; mais la RDC ? L’ancienne métropole de ce pays est la Belgique, mais comme on peut le lire dans l’expression « ancienne », c’est de l’histoire passée et aucun pays n’a désormais le droit de violer la souveraineté d’un autre. Toutefois, comme le disait l’ancien président français, « la France n’a pas d’ami, elle n’a que des intérêts », on entrevoit un peu la peur de Paris si le nouveau président ne lui est pas favorable. C’est peut-être ce qui a valu à Kabila, même s’il en a aussi fait un peu trop, toutes ces critiques dont il faisait objet depuis un moment sur les médias français, notamment Rfi et France24.

Le soutien des peuples africains a littéralement changé de bord avec cette France qui a fait son pleurnichard à l’annonce des résultats. Les internautes notamment, ont remercié Kabila d’avoir su tenir tête à ce monstre parasite qui semble ne vouloir vivre qu’aux dépends des ressources de pays tiers dont principalement, des pays africains. La réaction française a semblé aussi changer la donne en RDC où les partisans de Fayulu ont montré de la réticence envers leur candidat. A-t-il contracté un pacte secret avec Paris ? La question que plusieurs se posent et en oublient même les résultats de la présidentielle. Dans tous les cas, pari gagné pour Kabila qui aura su résister aux pressions occidentales et en même temps cédé le fauteuil à l’opposition pour la première alternance démocratique dans le pays depuis plus d’un demi-siècle.

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