Bénin – Banque mondiale: un pactole de 90 millions de dollars en appoint au PAG

 La banque mondiale a annoncé le dimanche 03 février, avoir octroyé un nouveau financement d’une valeur de 90 millions de dollars soit 45 milliards de francs CFA, au Bénin, arrimé au Programme d’actions du gouvernement (PAG), « volet ressources humaines » afin de booster le développement du pays, grâce au renforcement de son capital humain. Ce financement vient également en écho au partenariat du Groupe de la Banque mondiale avec le Bénin pour la période 2018-23, qui ambitionne de donner plus de chance aux femmes, en initiant plus d’activités à leur profit afin de les rendre plus fonctionnelles sur le marché du travail. Mais ce financement s’inscrit aussi dans le cadre du SWEDD.

« Cet investissement important répond à la volonté du gouvernement béninois, d’augmenter le nombre de bénéficiaires et d’enclencher un changement radical dans le pays. Nous nous réjouissons de l’engagement des plus hautes autorités nationales en faveur de ce nouveau projet, qui s’inscrit pleinement dans les priorités du pays », a affirmé  Katrina M. Sharkey, représentante résidente de la Banque mondiale au Bénin, relayé par la presse nationale.

La plus haute instance de la Banque mondiale, le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a ainsi validé le 03 février, un don de l’Association internationale de développement (IDA) de 90 millions de dollars, dans le but d’aider le gouvernement du Bénin à améliorer le développement humain pour rendre plus productif cette ressource capitale qu’est l’homme dans le processus de création de richesse. Ce pactole important, servira donc à former la couche juvénile, notamment, les femmes (les adolescentes) à acquérir leur autonomie financière en vue de lutter contre les grossesses précoces liées à leur dépendance financière vis-à-vis des hommes. « Le Bénin doit impérativement investir dans l’autonomisation économique et sociale des adolescentes. En retardant l’âge du mariage et des grossesses et en améliorant l’accès des filles à l’enseignement secondaire et à l’acquisition de compétences fondamentales. Ce faisant, le pays parviendra à baisser les taux de dépendance et à améliorer la situation des jeunes femmes et de leurs futurs enfants sur le plan du développement humain, ainsi que leurs perspectives économiques sur le marché du travail. Cela contribuera à renforcer le capital humain du Bénin et à préparer la région à réaliser un dividende économique », a fait savoir à la presse Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin. L’aide vise donc à permettre au Bénin de passer sa transition démocratique qu’il peine à amorcer.

une croissance démographique de 2,6 %

En effet, avec un accroissement de son taux de fécondité déjà élevé, et l’allongement de l’espérance de vie et une pyramide des âges qui s’élargit vers le haut, autrement dit le boom démographique, le Bénin n’a pas encore amorcé sa transition démographique. Laquelle transition consiste à maîtriser la démographie et à l’arrimer aux ressources économiques limitées. Sinon, le Bénin peine jusque-là à contrôler la natalité en fonction de l’économie, d’où ce financement vise aussi l’augmentation du personnel soignant et la mise en place d’une plateforme régionale susceptible de faire partager des expériences sous régionales dans le domaine de la maîtrise de la démographie.

Au constat, tout comme la plupart des pays Sahéliens, le Bénin connait une croissance démographique de (2,6 %) à cause de la baisse de la mortalité et d’une fécondité accrue. Cet élan démographique, pourrait, s’il continue, provoquer un doublement de la population d’ici deux décennies, ce qui risque de rallonger la transition démographique et la réalisation des Objectifs de développement durable. C’est donc une évidence que : «Ce financement de plus venant de la banque mondiale en faveur du Projet régional sur l’autonomisation des femmes et le dividende démographique dans le Sahel, ou SWEDD selon son acronyme en anglais, représente un investissement important qui bénéficiera davantage aux communautés pauvres des zones rurales du Bénin. Il vise à soutenir la demande de services relatifs à la santé de la reproduction, de la mère, du nourrisson, de l’enfant et de l’adolescente et la nutrition. Il s’attachera pour cela à investir dans la scolarisation continue des filles âgées de 10 à 19 ans, tout en augmentant leurs connaissances fondamentales et leurs opportunités économiques. » 

Mais qu’est que le SWEDD et l’IDA?

Le projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel -Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend (SWEDD) a été initié en novembre 2015 dans six pays à savoir le Burkina Faso, la Côte-d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad avec l’appui financier de la Banque mondiale, l’appui technique du Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA) et de l’Organisation Ouest Africaine pour la Santé (OOAS)  dont l’objectif phare est d’accroître l’offre de la santé sexuelle aux femmes mais également l’éducation des adolescentes en vue de retarder leur mariage pour les maintenir plus longtemps à l’école, leur assurer la santé et la nutrition .

Quant à l’IDA, le sigle signifie Association internationale de développement. Elle est une institution de la Banque mondiale qui œuvre au côté des pays les plus touchés par la pauvreté. Créée au lendemain des indépendances en 1960, elle octroie des dons et des prêts à taux  faible ou nul au profit de projets et de programmes destinés à stimuler la croissance économique, à juguler la pauvreté et à rehausser le niveau de vie des plus démunis. Depuis sa création, l’IDA s’affiche comme les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus démunis de la planète, 39 dans ce lot mondial, soit un peu plus de la moitié, vient de l’Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide.

Mais dans la pratique, l’IDA va au-delà et depuis sa création, elle a déjà financé des activités dans 113 pays. Le coût d’aide s’améliore au fil des ans et pour ces trois dernières années, c’est 18 milliards de dollars que l’association a consentis pour l’aide au développement dont, 54 % environ de ce montant  orientés vers l’Afrique.

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