« Ceux que nous avons élu sont voraces », Thiery Alavo tacle Joel Aïvo et consorts

En son conseil des ministres du mercredi 30 janvier 2019, le gouvernement a procédé  à la nomination des doyens de facultés et directeurs d’écoles des universités publiques. Une décision qui a suscité polémiques et indignations au sein d’une frange des enseignants de l’enseignement supérieur. Mais contrairement à ses collègues, le professeur Thiery Alavo voit à travers la décision gouvernement, une manière de ramener l’ordre au sein des universités publiques du Bénin.

Selon le professeur Alavo qui s’est prêté aux questions de la rédaction de Benin Web TV, dans les universités  publiques, les enseignants ont « pris l’habitude d’élire des responsables  qui mènent la vie dure aux étudiants » du fait de la gestion qu’ils font de l’argent public souvent utilisé pour leur propre confort. Pour être plus clair, fait observer le fondateur du Centre Edward Platzer pour la lutte raisonnée contre les vecteurs du paludisme, « il y a de détournement massif de denier public dans nos universités publiques. Et comme l’argent ne leur suffit jamais, ils essayent de créer toujours de faux frais en plus de l’augmentation des frais de formation pour les étudiants. Donc le gouvernement a très bien fait de chercher à ramener l’ordre. »

Des doyens voraces

Pour le professeur Thiery Alavo, l’acte de l’exécutif doit être perçu comme la volonté du gouvernement de ramener de l’ordre dans les universités publiques parce que les responsables qui ont été élus, considèrent qu’ils ont  été élus par leurs pairs et n’ont pas de compte à rendre au gouvernement. « C’est comme si leur élection leur donne le droit de ne pas rendre compte aux autorités sur le plan national alors que nous sommes une université publique. » fait-il observer.

Nous avons mené de grandes batailles pour avoir des élections parce qu’on trouvait que ceux qui étaient nommés ne nous regardaient pas et avaient les yeux tournés vers  le gouvernement qui les avait nommé. Mais ceux-là n’avaient pas volé autant que ceux que nous avons élus… Ceux que nous avons élu sont voraces.

Professeur Thiery Alavo

 

A en croire le professeur Alavo, les résultats issus des derniers audits opérés au sein des universités et écoles de formation publiques constituent probablement l’une des raisons qui ont poussé le gouvernent à prendre une telle décision. « Vous vous souvenez, pendant au moins trois ans, les étudiants ont dénoncé, moi même j’ai dénoncé; nous avons fait une pétition et le gouvernement a diligenté des enquêtes. Pendant au moins six mois, il y a eu plusieurs audits et contre-audits. Je ne sais pas pourquoi le gouvernement ne nous parle pas des résultats de ces audits, mais je sais que s’ils ont pris de telle décision, c’est parce qu’ils ont trouvé des choses graves et qu’ils ont envie de ramener l’ordre dans les universités publiques du Bénin.

Et si Joel se la fermait…

Le professeur Thiery Alavo n’a pas manqué également de tacler l’ex-doyen de la Fadesp, le professeur Joel Aïvo qui est l’un principaux mutés à avoir extériorisé leur frustration. « J’aurais eu du respect pour l’ex doyen de la Fadesp si au moment où les étudiants souffraient du fait des détournements massifs (il y en a qui ont réclamé de simples choses et on les a traité de bandits, puis on les a renvoyé de l’université pour 5 ans); si en ce moment là, le doyen de la Fadesp avait pris la décision de monter au créneau et de dénoncer les agissements des gens que nous avons élu, j’aurais eu du respect pour lui », a  déploré Thiery Alavo. Au contraire, poursuit-il,  « il (Joel Aïvo ndlr) s’est tu et a même écrit une lettre pour faire l’hommage de l’ancien recteur qui a été le plus controversé dans la gestion financière de l’université ». Pour le professeur Thiery Alavo, c’est comme si les gens  se coalisent pour bien piller les ressources de l’université. « Parce qu’ils traînent les mêmes tares, ils se soutiennent les uns les autres » sinon, se demande Alavo, « peut-on s’acheter des voitures de luxe pour soi-même avec l’argent public, dans une université  où les étudiants s’asseyent encore sur des briques ? »

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