Comme Paul Biya et Idriss Déby, Bouteflika doit rester en poste pour sauver la France

Un haut responsable français a déclaré à un journaliste de l’OBS que les « autorités françaises sont terrifiées par la perspective d’une grave déstabilisation de notre ancienne colonie après la mort de Bouteflika ».

La prochaine élection présidentielle en Algérie est une source d’angoisse pour la France ; pour cause, selon un des responsables du pays qui s’est confié au journaliste Vincent Jauvert pour le compte du magazine le Nouvel Observateur, les autorités françaises redoutent une «déstabilisation de l’Algérie à la suite de la mort du Président Bouteflika ou d’une révolte». C’est dans un entretien qui a eu lieu en février, plusieurs jours avant les manifestations contre un cinquième mandat du Président Abdelaziz Bouteflika, que le responsable a confié au journaliste «ce qui inquiétait le plus Emmanuel Macron». «Le cauchemar du président de la République, c’est l’Algérie. C’était aussi celui de ses prédécesseurs. Les plus hautes autorités de l’État sont terrifiées par la perspective d’une grave déstabilisation de notre ancienne colonie après la mort de Bouteflika», a-t-il affirmé.

Déstabilisation économique

Le journaliste souligne notamment qu’«une grave crise politique dans ce pays si proche, à la suite d’une révolte de la jeunesse et/ou d’une disparition de son président, risque, en effet, de poser des problèmes considérables à la France». Dans son article, le journaliste énumère quatre raisons qui expliquent pourquoi une éventuelle mort de M.Bouteflika serait défavorable à la France. Premièrement, le journaliste évoque une éventuelle crise énergétique: 10% du gaz importé par la France proviennent d’Algérie, le pays étant un de ses principaux fournisseurs d’énergie. Par ailleurs, une déstabilisation en Algérie pourrait pousser «des centaines de milliers de jeunes» Algériens à émigrer en France «ce qui, à l’évidence, poserait un défi politique majeur au gouvernement français», poursuit M.Jauvert.

Menace terroriste

Enfin, il ne faut pas oublier la menace terroriste, car «la précédente crise politique algérienne à la fin des années 1980 a ouvert la voie aux djihadistes qui ont semé la terreur dans le pays pendant une décennie et menacé la France à plusieurs reprises». Abdelaziz Bouteflika, 81 ans et victime d’un AVC en 2013, au pouvoir sans interruption depuis 1999, a annoncé le 10 février, qu’il briguera un cinquième mandat en Algérie. L’élection présidentielle algérienne se déroulera mi-avril. Des opposants à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle ont manifesté vendredi 22 février, dans plusieurs villes d’Algérie. Dimanche, de nombreux manifestants ont également défilé à Paris et à Alger.

La liste

Cette source rapporte que le Président Abdelaziz Bouteflika figure sur une liste de cinq dirigeants, dont la mort pourrait créer une grave crise. Cette liste élaborée depuis 2014 par le Centre d’Analyse, de Prévision et de Stratégie du Quai d’Orsay regroupe « Paul Biya au Cameroun ; Idriss Déby au Tchad ; Nursultan Nazerbaev au Kazakhstan ; Issayas Aferwerki en Erythrée et Hun Sen au Cambodge ; et donc d’abord et avant tout Abdelaziz Bouteflika », conclut le journaliste du Nouvel Observateur.

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