[Exclu] Échec du transfert de Charbel Gomez : tout ce qu’il faut savoir

Le jeune footballeur béninois Charbel Gomez (18 ans) ne connaîtra pas ses débuts en tant que stagiaire à Amiens, dont l’équipe pro évolue en Ligue 1 en France. En effet, la lourdeur administrative et le manque de professionnalisme des responsables du club universitaire ( Ésaé) n’ont pas pu favoriser la validation à temps du Certificat international de transfert (CIT) devant conduire à l’enregistrement du joueur dans le Système de régulation des transferts avant minuit le 31 janvier 2019.

Alors qu’il avait signé précédemment un contrat stagiaire de trois ans avec le club amiénois, le jeune joueur surnommé « Neymar béninois » voit ainsi son rêve brisé. Comme le stipule le contrat confidentiel signé par le joueur en son article 2 ( 2.2), en cas de non-réception du CIT au plus tard le 31 janvier en provenance du Bénin, alors le contrat portant la mutation définitive du joueur deviendra caduque, sans préjudice pour les parties. Une source proche du club nous a annoncé que le jeune avec le moral sûrement bas fera son come-back le 11 février 2019. Le joueur qui s’est rendu en France le jour de ses 18 ans, avait un visa de près de trois mois. Parti dans l’espoir de lancer son rêve, il rentrera bientôt sans assurance d’être si possible en juin 2019, une cible potentielle pour Amiens. Puisqu’en France, il y a des millions de jeunes à la recherche de cette opportunité dont il a bénéficié.

Le film de la journée d’après-clôture du mercato hivernal

Il sonnait 15 heures 19 minutes à Cotonou quand un bout de phrase d’un journaliste béninois a lancé l’information, demandant de faire des vérifications. Le ciel va s’assombrir quelques minutes plus tard sur Cotonou, car l’information est affirmative. Les fans du jeune joueur et férus du Foot, heureux après la nouvelle de son contrat, se posaient mille et une question sur les vraies raisons de ce retard du CIT. Les commentaires allaient bon train, la Fédération et les dirigeants du club d’Ésaé sont les premiers coupables selon certains…

Depuis l’hexagone, les premières colères ont été extériorisées. « Honte aux responsables du football béninois. Le manque de professionnalisme, la gour… et la cupidité des dirigeants …. vont foutre en l’air la carrière professionnelle du jeune footballeur béninois Charbel Gomez. Celui-ci devait boucler son contact avec le club d’Amiens, mais pour des intérêts personnels… la procédure à la dernière minute (a été bloquée). Trop tard désormais…« , a pesté l’auteur X.

Joint par notre rédaction, Quentin Didavi, président de l’équipe de Football de l’École supérieure d’administration, d’économie, de journaliste et des métiers de l’audiovisuel (Ésaé Fc), a dit avoir reçu la Convention de Mutation du club amiénois le 31 janvier à 17 heures. Et que le nécessaire a été fait et renvoyé vers 18 heures. En ce qui concerne le CIT, le dirigeant béninois a dit n’avoir  » pas eu la main pour rentrer dans le système et répondre à temps« . Ceci sûrement en raison du réseau. Mais il a tout de même mis l’accent sur l’arrivée tardive de cette demande par le club français. Malheureusement, c’est le lendemain donc après la clôture du mercato que la partie Ésaé a répondu favorablement au club. Lequel aurait accusé réception et la suite ne sera que du vent…

Bien avant de contacter le plus actif dans ce système de transfert côté Ésaé, nous avions échangé avec Claude Paqui, secrétaire général de la FBF. Ce dernier après un échange très courtois, nous a expliqué que la Fédération béninoise de Football n’a reçu aucune lettre concernant le CIT de Charbel Gomez. Mieux, Claude Paqui nous a fait savoir que les premières informations pour le CIT se font aujourd’hui entre les clubs et que ça dépend du moment où la FBF peut être saisie.

Autre son de cloche pas favorable au dirigeant du club Ésaé FC

Notre rédaction, n’étant toujours pas satisfaite des informations, a décidé de rentrer en contact avec l’un des pionniers de ce départ du jeune béninois à Amiens.  » Amiens n’a rien à voir dans le dossier, c’est plutôt à nous béninois de comprendre le vrai fonctionnement du football professionnel. », nous a-t-il confié.

La FBF Clin comme linge blanc

Nous avons aussi pu avoir accès à un échange entre l’un des facilitateurs de la venue de Charbel en France et Claude Paqui. Dans sa réponse envoyée à notre source à 16h 55, Il a été direct. « Je n’ai vu aucun papier de Charbel Gomez. La Fédération n’a jamais répondu à Amiens comme les gens le stipulent sur les réseaux sociaux. Mieux,  j’ai jamais été contacté par mon ami Quentin Didavi, ni par le président Clément Adéchian... », a répondu le patron de l’administration de la FBF. Toujours insatisfaite, notre rédaction a mis des sources locales sur le dossier afin d’avoir les documents et d’autres informations sur ce qui devrait être le dernier cauchemar des transferts. La moisson sera bonne et à nouveau, les responsables du club béninois vont devoir répondre.

Entre manque de professionnalisme et laxisme, le retard a été la plaie dans la finalisation de ce contrat. Un courrier en date du 14 janvier envoyé au Bénin avec mention de réponse au plus tard, le 20 janvier, n’a pas connu de réponse dans la période précisée. Un manque de diligence et de non respect de timing qui aurait agacé le président délégué du club amiénois (Louis Mulazzi) et les intermédiaires du joueur auprès du club de Ligue 1.  » Tout est d’abord partie de cette fausse note. Vous croyez que le président délégué va courir derrière un dirigeant pour un joueur ? Quand on vous dit le 20, vous devez tout faire pour respecter la date. C’est dommage ! », a pesté une autre source qui est imbibée dans le dossier. En fait, le 20 janvier, c’est la deadline fixée dans l’offre officielle (article 4) du club d’Amiens ou évolue actuellement Khaled Adenon, défenseur international béninois.

Après plusieurs appels sans réponse de Clément Adéchian, fondateur du club Ésaé, ce dernier via un long texte en guise de droit de réponse aux nombreux commentaires circulant sur les réseaux sociaux a donné sa version des faits. Le fondé est revenu sur l’une des déclarations du président  Quentin. Le jeune Charbel aurait pu signer pour autre club qu’Amiens. « Si le garçon avait 18 ans à l’époque, il serait déjà en division 1 en Italie (sous les couleurs la Sampdoria de Guêne). J’ai encore les accords.« , a dit Adéchian. 

Revenant à la journée du 31 janvier, il pointe un doigt accusateur sur Amiens qui aurait pris du temps sur l’aspect juridique du contrat. «  (…) Mais pour acter tout cela (validation du transfert), il fallait la convention avec son club. Amiens a pris toute la journée à faire du juridisme sur des détails dont je vous fais économie ici. Résultat, la convention est partie de Cotonou à 19 h 10 minutes. Étape 2, il fallait l’enregistrer sur le système TMS pour le connecter à la plate-forme de la fédération. Après 19 h, nous on ne peut plus saisir la fédération. C’est seulement ce matin (vendredi 1er février) que la Fédé a eu signe de la connexion de Amiens sur notre plate-forme.« , a malheureusement expliqué le responsable.

Ces propos paraissent très faciles et d’une ignorance incommensurable puisque dans les dernières heures du mercato, des contrats ont souvent été bouclés en Europe et ailleurs. Est ce qu’on ne pouvait pas trouver une autre solution au plan local pour sacrifier cette nuit afin de finaliser ces transferts? Dieu sait s’il est seul joueur dans le cas. Cette déclaration est la preuve que l’avenir des joueurs rime avec le temps auprès des dirigeants qui ne semblent pas prêts à faire un pas de plus pour leurs bonheurs. L’homme confirme aussi que la Convention de Mutation a bien été actée avant zéro heure. Et qu’au moment de sa rédaction, Amiens s’expliquait avec la Fédération française de Football (FFF) sur les éventuels problèmes de connexion internet avec le Bénin qui n’ont pas permis d’avoir le CIT la nuit du jeudi 31 janvier. 

« … un contrat clandestin« 

S’insurgeant contre certains commentaires dont les auteurs ne l’ont pas au préalable écouté ou son entourage, le président Adechian va lâché une bombe.  » Je ne vais pas me prononcer sur l’histoire d’un contrat clandestin. Je ne sais absolument rien et ça ne m’intéresse pas non plus, mais je pus vous assurer que ça n’a jamais pu interférer dans le dossier actuel. Parce que si ce contact avait été vraiment acté à la fédération, il l’aurait renouvelé avant de voyager. « , voilà qui devrait interroger. Pourquoi le fondé du club Ésaé parle de contrat clandestin ?

Que retenir de la Convention de Mutation du « Ney béninois »

D’abord, retenez qu’il n’y a pas d’indemnité de transfert entre Ésaé FC et Amiens. Mais en cas de signature de contrat pro, Amiens FC versera un montant de 50.000 euros hors  taxe (plus de 30 millions de FCFA à Ésaé FC de Cotonou dans un délai de 30 jours à compter de l’homologation du contrat. Si le jeune espoir béninois dispute 10 matches officiels avec Amiens SC pendant la durée de son contrat, le club universitaire du Bénin bénéficiera d’un versement de 20.000 euros (plus de 10 millions de FCFA).

Somme toute,  le Bénin a un indice très bas dans l’univers de Foot mondial. Alors, ces genres de transferts directs devraient faire la fierté du pays. Sur ce, toutes forces devraient converger pour sa réussite. Car le joueur est un ambassadeur et permet de vendre l’image de son pays. L’échec de ce transfert parait comme voler un trésor cher au Bénin. Raison pour laquelle le ministère de tutelle doit agir.

Sûrement vexé par les différentes déclarations qui se font ça et là, le jeune joueur a pété les plombs et répondu aux commentaires suite à l’annulation de son contrat. (Voir la capture ci-dessous). Erreur de jeunesse ou déception ?

La capture de la réponse de Charbel Gomez

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