Franc CFA : «ce que la France nous a proposé nous convient économiquement », BCEAO

La banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest sort de son silence, pour répondre à tous ceux qui alimentent la polémique au tour du franc CFA et n’en disent que du mal.

Afin de tenter de mettre fin aux diverses critiques du cfa, dans lesquelles l’Italie s’est illustrée ces derniers jours, en accusant la France de profiter de cette monnaie pour asseoir sa domination sur l’Afrique, les responsables au plus haut niveau de la BCEAO ont fait une sortie médiatique mardi à Lomé au Togo, pour expliquer le fonctionnement de la collaboration monétaire entre les pays africains utilisant le CFA avec la France. Par des arguments techniques pas très convaincants, Danielle Benoist, Conseillère en Communication, du Gouverneur de la BCEAO, a tenté de justifier l’apport « indispensable » de la France dans le cadre du CFA.

« Ce que la France nous a proposé nous convient économiquement… Nous ne sommes que huit Etats, alors que les investissements sont extrêmement coûteux. A cela s’ajoute la compétence des ingénieurs fiduciaires qui est très chère, alors qu’il faut du monde pour ce travail. Mais nous pouvons investir pour y arriver », indique Danielle Benoist.

Quid du compte d’opérations et des 50% des réserves de change

Toutefois, si les critiques contre cette monnaie du franc CFA sont aussi dure , c’est en partie, à cause de la gestion du compte d’opérations de la BCEAO qui est logé au trésor français et sur lequel 50% des réserves de change des pays de la zone franc sont domiciliés. Mais à ce sujet, le Directeur national Togo de la BCEAO, Kossi Tenou, a indiqué tout simplement que, c’est ne pas savoir de quoi on parle, en matière de gestion monétaire, que de demander le rapatriement des réserves stockées sur ce compte.

 « On ne crée pas d’argent indéfiniment en contrepartie des mêmes réserves. Le dépôt de 50% est un principe. Cela ne voudrait pas dire que l’argent déposé est stocké et est intouchable. Cela fonctionne comme un compte à vue, qui est d’ailleurs rémunéré. À tout moment, nous utilisons l’argent déposé pour faire nos opérations. La contrepartie des réserves est déjà dans nos économies », a expliqué Kossi Tenou, soulignant que « le FCFA joue parfaitement ces rôles (unités de compte,  transaction économique,  réserves de valeur) et financièrement, c’est nous qui gagnons… Les réserves ne sont pas un stock mais constitue un flux ».

Le CFA n’est pas la source de la pauvreté de l’Afrique

La BCEAO ne s’est pas arrêtée en si bon chemin ; elle a abordé la question de la pauvreté de l’Afrique que l’on impute aussi à la monnaie du CFA. Pour Danielle Benoist, « qu’on dise que nous sommes pauvres oui… Mais dire que c’est parce que nous utilisons le CFA, c’est complètement faux. C’est ce savant mélange qui dérange ». Elle estime donc que, la monnaie n’a rien à voir avec la situation de pauvreté de l’Afrique. L’institution financière régionale tient donc à faire comprendre aux africains que leur monnaie est entièrement gérée par les africains et que la création de la monnaie unique de la CEDEAO réglera définitivement le problème.

Les commentaires sont fermés.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus