Lutte anti CFA: la BCEAO défend sa survie

Les critiques contre le franc CFA deviennent de plus en plus ardues et le nombre des détracteurs de la monnaie croit de jour en jour. Mais il y en a encore qui la défendent et estiment qu’elle n’est en rien une monnaie coloniale et donc que la campagne de dénigrement est un faux débat. Mardi, à Lomé au Togo, la BCEAO est montée au créneau pour défendre la solidité de la monnaie et apporter des éclaircissements aux médias.

Le Directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) au Togo, Kossi Tenou, avec tout son staff, a rencontré mardi les médias togolais pour leur donner amples informations sur le franc CFA et défendre cette monnaie qui, selon lui, fait les frais d’une polémique dépassée. La BCEAO estime que le franc CFA avait déjà été africanisé au lendemain des indépendances  et depuis lors, sa gestion est totalement africaine. Les cadres de l’institution indiquent aussi que le personnel de cette banque n’est pas moins africaniste que les détracteurs du CFA.

La Directrice générale de l’Organisation et des Systèmes d’information de la banque Aminata Fall Niang, a aussi souligné que la polémique autour de la monnaie n’a rien à voir avec l’économie, rappelant que lors des indépendances, leurs aînés ont mené le combat de l’indépendance monétaire qui est aujourd’hui une réalité. « Ils ont lutté pour africaniser la Banque centrale. Ils ont réussi à faire transférer le siège de la BCEAO, qui était à Paris, en Afrique », a-t-elle indiqué.

Défendre sa tête

Cette sortie des hauts responsables de la banque centrale en dit long sur leurs motivations réelles quant au maintien en l’état de la monnaie. De leurs propos, on peut déduire que face à la menace de la disparition du CFA, ils s’inquiètent pour leur poste et pour la structure elle-même qui pourrait disparaître. En effet, l’abandon du CFA par les pays qui l’utilisent, implique la création d’une nouvelle monnaie avec normalement de nouvelles valeurs et surtout une banque centrale autre que la BCEAO. Il va sans dire, qu’au-delà de toutes considérations économiques, les responsables de la banque centrale militent d’abord pour eux-mêmes.

Comment comprendre que des personnes aussi averties puisse expliquer l’africanisation du franc CFA par le fait que le siège de la banque centrale a été transféré de la France en Afrique ? Même si le siège a été transféré, cela n’empêche pas une mainmise de la France sur la monnaie.  De plus, Danielle Benoist, la Conseillère en Communication du Gouverneur de la BCEAO a déclaré qu’« à la BCEAO, il y a des gens qui aiment leurs pays et qui se soucient vraiment de leurs économies. Le CFA est une monnaie qui inspire confiance. On ne peut pas dire que les anti-CFA sont plus nationalistes que nous qui travaillons à la BCEAO » ; ce qui suppose qu’en premier abord loin du CFA, c’est leur avenir professionnel qu’ils défendent.

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