« La fin du franc CFA, ce n’est qu’une question de jour … », l’économiste Mamadou Koulibaly répond à Ouattara

Pour répondre aux élucubrations du Président ivoirien Alassane Ouattara sur le franc CFA, qui mieux que ses compatriotes pouvait le faire et avoir un fort effet? Ainsi, l’universitaire ivoirien Mamadou Koulibaly, lors des Etats généraux du FCA à Bamako, a réussi avec brio ce pari.

En visite en France la semaine dernière, le président ivoirien, grand défenseur du franc Cfa, a demandé que « cesse le faux débat » sur le franc CFA, qui est « une monnaie solide, bien gérée et appréciée ». Mais, c’est sans compter avec l’engagement de ses compatriotes universitaires, mieux avisés.

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Réunis au Mali, à l’initiative de l’économiste togolais Kako Nubukpo, plusieurs économistes et leaders de la société civile des pays de la zone franc CFA ont étudié les modalités pour une sortie du franc CFA. Cette rencontre se tenait les 16 et 17 février à Bamako, en marge des rencontres sur les migrations qu’organise Aminata Traoré, l’ex-ministre malienne de la Culture.

Lors de cette rencontre, tenue au lendemain de la visite du Président ivoirien Alassane Ouattara à son homologue français Emmanuel Macron, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly, a répondu aux propos de ADO.

Pour l’économiste ivoirien,  » la fin du franc [Franc CFA, ndlr], n’est qu’une question de jour ou de mois ». Pour l’enseignant-chercheur ivoirien qui prône l’économie de marché, le sous développement des pays de la zone CFA est dû à leur monnaie. Une déclaration qui prend à contre-pied celle de l’Alassane Ouattara qui proclame urbi et orbi que le franc CFA est une monnaie « stabilisante » qui assure la croissance de plusieurs pays africains qui l’utilisent toujours.

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Pour l’opposant ivoirien candidat déclaré à la présidentielle de 2020, le franc CFA a sa part de responsabilité dans la migration des jeunes africains vers l’Europe. « les jeunes qui s’en vont, vont chercher du travail parce qu’il n’y en a pas ici. S’il y a chômage, c’est parce qu’il n’y a pas suffisamment d’entreprises ici pour les employer. Il n’y a pas d’entreprise parce qu’il n’y en a pas d’investissement. Pour investir dans la zone CFA, les investisseurs ont deux calculs : le taux d’intérêt et le taux de change. Ces deux sont faux dans nos pays », a déclaré Mamadou Koulibaly.

À l’heure actuelle, 14 pays africains, dont 12 anciennes colonies françaises, utilisent le franc CFA comme monnaie officielle. Sa valeur étant arrimée à l’euro, les économies africaines concernées restent dépendantes de la politique monétaire européenne.

Les participants au forum de Bamako ont fait des recommandations aux chefs d’Etat pour une sortie rapide du franc CFA.