Quiproquo autour du certificat de conformité : le modèle démocratique béninois à l’épreuve 

La brouille autour de la délivrance du certificat de conformité prend des proportions risquées. Et il y a lieu de s’inquiéter après l’ultimatum hier jeudi 21 février du quartier général des partis de l’opposition au ministère de intérieur qui, a jusqu’à ce vendredi 22 février à 12h pour leur délivrer le précieux document. Qu’adviendrait-il si le ministre Sacca Lafia restait campé sur ses positions ?

La demande de mise en conformité des partis de l’opposition en vue notamment l’Union sociale libérale, Forces cauris pour un Bénin émergent et Restaurer l’espoir est rejetée. L’information est d’ailleurs connue de tous. Les mobiles varient d’une formation politique à une autre. Il est reproché aux FCBE, la non signature  des statuts et du règlement intérieur figurant au dossier des membres fondateurs ni de leurs mandataires. L’autre chose, la liste des membres fondateurs produite dans le dossier de demande de mise en conformité diffère de celle déposée auprès des services  du ministère de l’intérieur à la création du parti.

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Quant au parti Union sociale libérale, la décision de porter le nombre des membres fondateurs  à 15  par commune a été prise lors du congrès extraordinaire qui s’est tenu le 15 décembre 2018 sanctionné par un procès-verbal, suivant les documents fournis au MISP. Cette décision, a fait constater le ministre Sacca Lafia, est contraire à l’article 8 du règlement intérieur du parti qui stipule que la liste des membres fondateurs est arrêtée avant le premier congrès et ne peut donc être modifié durant la vie du parti, suggère dans ces conditions une nouvelle création du parti qui ne saurait intervenir sans la dissolution préalable dont le procès-verbal versé au dossier n’établit pas la vérité.

L’autre élément qui a motivé le rejet est le fait que Sébastien Ajavon soit le Président d’honneur du parti alors qu’il est condamné à une peine infamante. Toute chose qui viole l’article 13 alinéa 1-4 de la loi N°2018-23 du 17 septembre 2018.

L’inévitable réplique de l’opposition

Comme on pouvait s’y attendre, la réplique du camp mis en cause était sans équivoque. Au-delà d’une simple réaction susceptible de calmer les ardeurs, l’opposition met en garde et donne un ultimatum de 24 heures au ministre de l’intérieur. Les coquilles notées par Sacca Lafia sont balayées du revers de la main. Les partis de l’opposition estiment qu’ils sont arbitrairement exclus de la course aux législatives du 28 avril 2019.

‘’ …le ministre  de l’intérieur pour des raisons infondées et parfois en référence à des articles inappropriés délivre aux trois partis de l’opposition en l’occurrence, USL, RE, FCBE un certificat de non-conformité, synonyme de leur exclusion pure et simple de la course aux législatives’’, selon le communiqué qui a sanctionné la rencontre. Candide Azannaï a aussi levé la voix dans la soirée de ce jeudi 21 février au siège de son parti. Le Président de Restaurer l’espoir ne veut pas rester atone. Il met en garde et tient le gouvernement responsable des déconvenues.

Préserver la paix à tout prix

Le Bénin est une nation dont le modèle démocratique force l’admiration des pays du monde entier. Et nos dirigeants doivent toujours œuvrer dans ce sens car le peuple béninois est pacifique. Des propos qui incitent à la violence doivent être bannis de nos habitudes. Hier par exemple, le professeur Bertin Koovi, dans l’un de ses audios, demande au peuple béninois de se préparer pour battre le macadam et exiger le départ de l’actuel locataire de la Marina. Pour lui, Patrice Talon va partir avant 2021. ‘’Tout le peuple doit sortir du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest pour répondre à cette provocation. Nous allons lui montrer que ce pays appartient à nous tous. Si les documents adressés aux partis sont authentiques alors Patrice Talon aurait décidé de sa mort politiquement’’.  Ces propos qui ne sont pas de nature à préserver la paix et poursuivre la marche démocratique, viennent se greffer à l’ultimatum de l’opposition au ministre de l’intérieur. Sacca Lafia qui a jusqu’à ce vendredi 22 février pour satisfaire les partis de l’opposition.

D’ores et déjà, Candide Azannaï prévient qu’il utilisera tous les moyens naturels ou surnaturels face à la situation qui couve.  De quoi parle l’animal le plus redouté du landerneau politique béninois ? Que se passera-t-il dans les prochains jours ? Le peuple s’inquiète et s’en préoccupe. Il convient de circonscrire le danger pour éviter à notre pays toute situation fâcheuse.

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