RDC : après les élections, les membres de la CENI sanctionnés par les Etats-Unis

Les Etats-Unis ont annoncé avoir émis des sanctions à l’encontre de plusieurs autorités de la RD Congo. Ces personnalités sont interdites de voyager dans le pays d’Amérique pour, selon le communiqué du département d’Etat américain, « en raison de leur implication dans une corruption importante, des violations des droits de l’homme ou une atteinte à la démocratie ».

L’annonce surprise de vendredi intervient près d’un mois après que les États-Unis se sont félicités de la décision de la Cour constitutionnelle selon laquelle, le chef de l’opposition, Felix Tshisekedi, avait remporté le vote du 30 décembre, en dépit des inquiétudes répandues de la communauté internationale sur l’issue des élections. Corneille Nangaa, président de la commission électorale du pays, la CENI; son adjoint Norbert Basengezi et son conseiller Marcellin Mukolo Basengezi; Aubin Minaku Ndjalandjoko, président de l’Assemblée nationale de la RDC; et Benoit Lwamba Bindu, président de la cour constitutionnelle, sont les personnalités figurant sur la liste. Les restrictions affectent également leurs familles.

« Ces personnes se sont enrichies par la corruption, ou ont dirigé ou supervisé des violences contre des personnes qui exercent leurs droits de réunion pacifique et leur liberté d’expression », a déclaré le département d’Etat dans un communiqué. « Ils ont opéré en toute impunité aux dépens du peuple congolais et ont fait preuve d’un mépris flagrant pour les principes démocratiques et les droits de l’homme », indique le document.

La victoire de Tshisekedi a été entachée d’accusations selon lesquelles il aurait conclu un accord en coulisse avec l’ancien président Joseph Kabila lors du premier transfert pacifique de pouvoir au Congo par le biais d’une élection après 59 ans d’indépendance. Les sondages pré-électoraux avaient prédit une victoire écrasante pour un autre chef de l’opposition, Martin Fayulu, qui aurait été victime d’une fraude. Nangaa a déclaré qu’il n’avait pas été informé de la décision américaine et a rejeté les accusations du département selon lesquelles il était impliqué dans des affaires de corruption. « Je rejette de telles mesures, qui sont injustes, car je ne suis impliqué dans aucun type de corruption », a-t-il déclaré à l’agence Reuters par téléphone.

Norbert Basengezi a également rejeté les accusations portées contre lui. «Je n’ai jamais été corrompu. J’ai organisé des élections qui ont permis de rétablir la paix au Congo », a-t-il déclaré. Dans un rapport présenté au Conseil de sécurité des Nations unies le 15 février, le secrétaire général Antonio Guterres a souligné « la méfiance exprimée par certains acteurs de l’opposition, la société civile et certains acteurs internationaux » à l’égard du processus électoral. Cependant, il a exhorté la communauté internationale à soutenir le Congo pour renforcer ses institutions démocratiques et lutter contre les violations des droits de l’homme.

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