Venezuela : Nicolas Maduro perd-t-il des plumes face à Juan Guaido ?

Le président du parlement et chef de l’opposition Juan Guaido qui s’est autoproclamé président par « intérim » du Venezuela, gagne peu à peu le terrain face au président élu Nicolas Maduro.

Nicolas Maduro perd-t-il des plumes diplomatiques ? La réponse est affirmative. Son challenger Juan Guaido qui, au départ était soutenu par quelques pays dont notamment les Etats-Unis, peut désormais compter sur la faveur de l’Union Européenne. Dans sa déclaration de ce lundi 4 février 2019, le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt, a fait savoir que «le Royaume-Uni et ses alliés européens» reconnaissaient le président autoproclamé Juan Guaido comme chef d’Etat du Venezuela. Cette déclaration de l’UE, fait suite à l’ultimatum de plusieurs pays européens pour l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle au Venezuela, qui avait été rejeté par le chef d’Etat Nicolas Maduro.

«Nicolas Maduro n’a pas organisé d’élection présidentielle dans le délai de huit jours que nous avons fixé. Donc, le Royaume-Uni et ses alliés européens reconnaissent désormais Juan Guaido comme président constitutionnel par intérim jusqu’à ce que des élections crédibles puissent être organisées», a ainsi tweeté le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt. Dans la foulée le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez avait annoncé la reconnaissance de Juan Guaido comme président en charge du Venezuela.

Nicolas Maduro avait rejeté l’ultimatum de huit jours fixé par les pays européens en déclarant qu’il ne ferait pas preuve de «lâcheté face aux pressions» de ceux qui réclament son départ.

L’armée soutient Maduro…

Les forces armées vénézuéliennes restent fidèles au principe de la souveraineté du peuple. Elle ne veut en aucun cas tolérer une quelconque ingérence étrangère. Se prononçant le jeudi 24 janvier, le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino López, a rejeté le président du parlement et chef de l’opposition Juan Guaidó qui s’est autoproclamé président par intérim du Vénézuéla.

« Nous réitérons notre respect et notre loyauté à la constitution », a déclaré le commandant militaire William Miguel Serantes dans un discours télévisé. « Nous aimons profondément le Venezuela et mourrons en la défendant », a déclaré Padrino López. « Nous ne cesserons jamais d’être du côté du peuple du Venezuela. ».

 Dans la semaine, Juan Guaidó avait appelé à manifester le mercredi et samedi pour faire basculer l’armée. Une manifestation qui n’a finalement pas eu d’effet en raison de la volonté patriotique de l’armée qui a choisi de rester au côté du peuple.

Les Etats-Unis et la Russie se déchirent…

Les Etats-Unis et la Russie, n’ont pas resté indifférents face à la crise qui prévaut au Venezuela. Les deux supers puissances du monde en ont fait leur chou gras depuis un bon moment. Les USA de leur côté, ont déclaré leur soutien au président du parlement et chef de l’opposition Juan Guaidó qui s’est autoproclamé président par intérim. Les USA ont appelé le lundi 28 janvier, l’armée vénézuélienne à accepter le transfert « pacifique » et « démocratique » du pouvoir de Nicolas Maduro à Juan Guaido, reconnu par les États-Unis comme le président par intérim. Ils ont également annoncé de nouvelles sanctions contre la compagnie pétrolière nationale vénézuélienne PDVSA, dans un effort pour accentuer la pression sur le régime de Maduro. Ses déclarations américaines ont tout simplement manqué de cohésion et ont suscité la rage et la colère de Moscou qui  a fustigé et a dénoncé les tractations diplomatiques des USA contre le Venezuela. Elle (la Russie) estime qu’une intervention militaire des USA au Venezuela serait fatale.Elle a par ailleurs proposé sa médiation pour la résolution pacifique des différents persistants entre Maduro et Guaido : ce qui a été balayé d’un revers de main par le camp Guaido.

Plus de 40 personnes tuées…

Le bilan s’alourdit au quotidien. Les manifestations des pro et contre Maduro font rage dans le pays et les dégâts deviennent inquiétants. A la veille des manifestations du mercredi 23 janvier 2019, des troubles ont eu lieu dans la nuit; faisant plusieurs morts. Selon l’ONG Observatorio de Conflictividad Social (OVCS), un mineur de 16 ans a été mortellement blessé « par arme à feu pendant un rassemblement » dans le quartier populaire de Catia, dans l’ouest de Caracas. Trois autres personnes sont mortes lors de pillages à Ciudad Bolivar, dans le sud-est de l’Etat de Bolivar (sud), frontalier avec le Brésil, a indiqué la police. L’une des victimes est un homme de 30 ans. Il s’agit du premier retour à la rue après les violentes manifestations qui avaient fait 125 morts en 2017.

Le porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Rupert Colville, avait déclaré aux journalistes qu’ « un peu plus de 40 personnes avaient été apparemment tuées dans diverses circonstances ».

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