Algérie : Abdelaziz Bouteflika promet de quitter le pouvoir

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté à de nombreuses manifestations contre sa réélection à l’élection d’avril, a annoncé dimanche par son directeur de campagne, sa démission après un an, s’il était réélu.

L’annonce faite par Abdelghani Zaalane au nom de Bouteflika a révélé que le président s’était engagé à organiser des élections anticipées, qui se tiendront dans un an, indique Ennahar TV. Ces commentaires devraient être considérés comme une tentative d’apaisement de ceux qui sont descendus dans la rue depuis 10 jours pour protester contre le projet de l’homme de 82 ans, de rester en poste. Mais quelques heures après l’annonce, de nouvelles manifestations antigouvernementales ont éclaté tard dans la nuit dans la capitale et dans d’autres villes, attirant des milliers de personnes, selon des témoins et des séquences télévisées. Plusieurs centaines de personnes, principalement des jeunes, ont défilé dans le centre d’Alger où la police anti-émeute bloquait certaines routes. Les manifestations semblaient toutefois essentiellement pacifiques.

La déclaration de Bouteflika est la première depuis les manifestations qui ont éclaté il y a 10 jours; le plus important mouvement d’humeur  en Algérie depuis les soulèvements du printemps arabe de 2011 qui ont renversé les dirigeants des pays voisins. Juste avant l’annonce de Bouteflika, le président de la commission électorale, Abdelwahab Derbal, a déclaré que tous les candidats devaient présenter leur dossier de candidature en personne. Si cela était appliqué, cela signifierait que Bouteflika ne pourrait pas courir car selon la télévision suisse, le président serait toujours dans un hôpital de Genève, alors que la date limite de dépôt des dossier est fixée à dimanche. Les opposants de Bouteflika disent qu’il n’est plus apte à diriger, citant sa santé et ce qu’ils appellent une corruption chronique et un manque de réformes économiques pour lutter contre le taux de chômage élevé, supérieur à 25% chez les moins de 30 ans. Selon des analystes, les manifestants manquent de leadership et d’organisation dans un pays encore dominé par les vétérans de la guerre d’indépendance de 1954-1962 contre la France, notamment Bouteflika.

La chance de Bouteflika

Dimanche soir, sept candidats s’étaient inscrits pour se présenter contre Bouteflika. Les groupes d’opposition n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur un candidat, ce qui fait de toute la campagne un défi de taille dans un pays dominé par un parti, le FLN, depuis l’indépendance. De nombreux Algériens ont évité pendant des années les activités politiques publiques, par crainte des ennuis avec l’appareil de sécurité de l’Etat omniprésent. Après les dix années d’insurrection islamiste que Bouteflika a écrasées au début de son règne, les Algériens ont généralement toléré un système politique laissant peu de place à la dissidence en tant que prix à payer pour une paix et une stabilité relatives.

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