Algérie: Bouteflika coincé, son départ est acté

L’étau se resserre de plus en plus autour de Bouteflika. Délaissé par plusieurs forces politiques algérienne. Mieux, il a été lâché par l’armée et son ex-premier ministre qui demande respectivement à le déclarer « inapte » et à réclamer sa démission. Les jours sont donc comptés pour la fin du règne de Bouteflika qui est vomi par un peuple fatigué de sa présence au sommet de l’Etat. Choisira-t-il la petite porte ou la grande?

C’est une première dans l’histoire de l’Algérie que l’armée a, dans une crise politique opposant le peuple au pouvoir, tranchée en faveur du peuple. Elle l’a écouté, entendu et a écouté sa volonté : se débarrasser des Bouteflikas. Le chef de l’état-major algérien a demandé ce mardi 26 mars 2019 au Conseil constitutionnel de déclarer le président algérien inapte, via l’article 102 de la constitution.

Que dit l’article 102 de la constitution algérienne ?

L’article 102 de la Constitution algérienne dispose que « lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tous les moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement ». Le même article ajoute que le « Parlement siégeant en chambres réunies déclare l’état d’empêchement du Président de la République, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l’intérim du Chef de l’Etat, pour une période maximale de quarante-cinq (45) jours, le Président du Conseil de la Nation, qui exerce ses prérogatives dans le respect des dispositions de l’article 104 de la Constitution. »

Ce mercredi 27 mars 2019, le parti RND, principal allié du parti (FLN) du président algérien Abdelaziz Bouteflika, réclame sa démission. Un coup dur pour le vétéran âgé de 82 ans dont l’ex-premier ministre Ahmed Ouyahia, récemment limogé, le RND “recommande la démission du président de la République (…) dans le but de faciliter la période de transition”, Selon un communiqué en date de ce mercredi 27 mars 2019.

Bouteflika hors jeu? 

Les mauvaises nouvelles s’enchaînent pour Bouteflika qui, dans un passé récent, a perdu des plumes de grands calibres sur la scène politique algérienne. Pour TSA Algérie, « le départ de Bouteflika est acté » et « plusieurs changements devraient intervenir rapidement ». Si le Conseil constitutionnel affirme solennellement que le président ne peut plus assurer ses fonctions, le Parlement devra valider sa destitution et de nouvelles élections présidentielles seront alors organisées dans le courant de l’été.

Avec cette forte pression et des coups reçus tous azimuts, le régime Bouteflika ne pourra plus résister trop longtemps en faisant la sourde oreille.

L’application de l’article 102 est dépassée

L’avocat et militant pour les Droits de l’Homme Mustapha Bouchachi s’est exprimé auprès de HuffPost Algérie. Il réagissait à la demande du Chef d’État-Major, Ahmed Gaïd Salah, de demander le recours à l’article 102 de la Constitution. « L’application de l’article 102 est dépassée par les événements », a estimé l’avocat et l’ancien député. Il a assuré que « les Algériens n’accepteront pas cette solution ». L’ utilisation de cet article « signifie que l’un des symboles de ce pouvoir, qui a géré le pays pendant les 20 dernières années, […] Abdelkader Bensalah, va gérer cette période de transition » a-t-il également ajouté.

 

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