Algérie – Bouteflika et le peuple: une histoire de chien et de chat

Entre Bouteflika et son peuple, le climat de désamour s’aggrave. Le divorce s’enracine au quotidien et le peuple révolté, ne vise qu’une seule chose : le départ de Bouteflika et l’organisation des élections dans de meilleures conditions et dans un délai court.

Depuis l’annonce de la candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 18 avril prochain, les manifestations anti-Bouteflika sont devenues courantes dans la quasi-totalité du pays. Du sud au nord, de l’est à l’ouest, plus un jour où, le peuple ne rallie les grands axes pour exprimer son ras-le-bol dénonçant un coup de force d’un 5ième mandat du régime autocrate et « inconstitutionnel ». Pour le peuple, la démocratie est fortement menacée et semble se volatiliser au profit d’une « dictature » menée par un cercle gouvernemental.

« Système dégage, le peuple s’engage », peut-on lire sur les affiches des manifestants anti-Bouteflika. Des écrits, qui traduisent au mieux, leur volonté manifeste d’observer une alternance pacifique au sommet de l’Etat avec un balayage gouvernemental, afin d’installer des hommes, outre que les pro-Bouteflika. Il n’est donc pas surprenant de voir défiler une pancarte représentant le président Bouteflika se déplaçant en fauteuil roulant ; sur laquelle, on pourrait voir une croix rouge sur la représentation artistique du président Bouteflika : synonyme d’un « NON » ferme à un coup de force du 5ième mandat. Ces manifestations débordantes mais pacifiques lancées depuis le vendredi 22 février 2019, ont été observées à l’étranger, où plusieurs algériens ont manifesté en guise de soutien aux manifestations internes.

Bouteflika fait marche arrière…

Embarrasser par les manifestations devenues intenses en moins de deux semaines, le régime Bouteflika, jadis « intransigeant » a enfin capitulé. De retour en l’Algérie dimanche 10 mars 2019, après deux semaines d’hospitalisation dans l’hôpital universitaire de Genève, le président Bouteflika a essayé de calmer les esprits. En effet, dans un message adressé à la nation et publié par l’agence officielle APS, le président Abdelaziz Bouteflika a renoncé à briguer un 5ième mandat et a précisé que la présidentielle aura lieu dans le prolongement d’une conférence nationale, dont l’objet serait de réformer le système politique. En outre, le président algérien devrait rester au pouvoir pour une période de transition qui doit voir la rédaction d’une nouvelle Constitution avant la fin 2019 et qui sera soumis à un référendum. Ce qui n’enchante pas à fond le peuple algérien qui souhaite pacifiquement le départ immédiat du régime Bouteflika au pouvoir.

Le tumulte recommence…

La prolongation du 4e mandat du président Abdelaziz Bouteflika annoncée pour assurer la période de transition qui doit voir la rédaction d’une nouvelle Constitution avant la fin 2019 qui sera soumis à un référendum, est la source de nouvelles manifestations. Le peuple algérien n’aspire pas à un prolongement du règne du pouvoir en place mais plutôt sa fin.

Le mercredi dernier, de milliers d’enseignants mobilisant leurs élèves ont manifesté contre le prolongement des élections. Cependant, le premier ministre algerien Noureddine Bedoui déclare que d’ici la semaine prochaine, une conférence de presse sera tenue pour mettre en place un gouvernement de transition qui sera non seulement formé mais aussi représentatif de la société.

Ainsi « la transition ne dépassera pas une année”, a-t-il promis, s’engageant à “travailler avec tout le monde, sans exclusion”.

En revanche, des milliers de manifestants ont procédé hier au quatrième vendredi des manifestations anti-Bouteflika pour dire « NON » au prolongement du mandat de Bouteflika.

«Bouteflika et ses hommes doivent partir le plus tôt possible», a déclaré un étudiant parmi les manifestants.

Cloué dans un fauteuil roulant depuis 2013, date de son AVC, les apparitions en public du président Abdelaziz Bouteflika sont rares et très calculées. Agé de 82 ans et considéré comme « mort » par certains opposants du régime en place, le président Bouteflika aurait été hospitalisé récemment durant deux semaines à l’hôpital universitaire de Genève en Suisse dans un état très critique, avant de regagner l’Algérie.

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