Algérie: hospitalisé à Genève, Abdelaziz Bouteflika perd ses premiers soutiens

En Algérie, l’étau se resserre de plus en  plus sur le président Bouteflika, candidat à un cinquième mandat successif. De nouvelles manifestations ont encore eu lieu hier à travers le pays. Une colère qui fait tache d’huile.

Le camp du chef de l’Etat vient de perdre un de ses soutiens. En effet, l’Organisation nationale des moudjahidines, les anciens combattants de la guerre d’indépendance, se déclare solidaire des manifestants. Eux qui pourtant faisaient figure de soutien de longue date. «La position générale de l’organisation nationale des moudjahidines est de rejoindre le mouvement de protestation populaire, même si une minorité parmi nous, ceux qui sont au pouvoir, sont favorables à un cinquième mandat» a souligné un membre influent de ladite organisation.

L’Organisation avait affirmé sa fidélité au chef de l’Etat le 12 février dernier. Mais mardi, dans un communiqué, elle a estimé que les manifestations étaient légitimes parce que les institutions n’étaient pas à la hauteur des aspirations du peuple. Pour l’organisation, il y a « collusion entre et des parties influentes au sein du pouvoir et des hommes d’affaires véreux qui ont bénéficié de manière illicite de l’argent public ». Et ceci, selon l’organisation, c’est en contradiction avec l’appel du 1er novembre, c’est-à-dire avec les principes qui ont sous-tendu la lutte algérienne pour son indépendance. Or, l’héritage de cette période de lutte, c’est l’un des arguments fondamentaux de ceux qui sont à la tête du pays aujourd’hui. Un indice de plus que le front des soutiens au 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika se fragilise.

L’ordre des avocats rompt le silence

A travers un communiqué, l’ordre des avocats du barreau d’Alger s’engage à défendre gratuitement toute personne arrêtée lors des manifestations contre un cinquième mandat du chef de l’Etat. De leur côté, les avocats du barreau de Tizi Ouzou interpellent  le Conseil constitutionnel. Ils rappellent que « les capacités physiques et mentales » des candidats à la magistrature suprême « ne doivent pas être éludées ». Lundi, ce sont les avocats du barreau de Constantine qui avaient annoncé une grève illimitée, en signe de protestation contre la candidature du chef de l’Etat à la présidentielle du 18 avril.

Bouteflika toujours hospitalisé à Genève

Pendant ce temps, le chef de l’Etat, affaibli par un AVC, est à Genève pour des contrôles médicaux « périodiques », selon la présidence. L’hôpital où il est soigné est littéralement harcelé pour des informations sur l’état de santé d’Abdelaziz Bouteflika. La direction de l’hôpital a d’ailleurs réagi dans un communiqué : « Les hôpitaux universitaires de Genève rappellent que leur unique mission est de soigner toute personne le nécessitant, quel que soit son statut ». La direction appelle à respecter « la déontologie ».

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