Algérie: le Maroc préoccupé par les manifestations

Le royaume chérifien est très attentionné à la crise que traverse l’Algérie depuis l’annonce de la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 24 avril prochain. Les autorités marocaines jouent la carte de la prudence.

Sur les réseaux sociaux, le soutien à la protestation est visible. Les internautes marocains saluent le pacifisme des manifestations et relaient quotidiennement les élans créatifs et humoristiques des cortèges algérois. Même constat au niveau de la presse marocaine qui s’est beaucoup plus attardée, sur les fortes mobilisations qui ont clôturé la semaine en Algérie. Le magazine TelQuel, de tendance libérale, titre en couverture sur « Le crépuscule d’Abdelaziz Bouteflika ». Dans un dossier d’une dizaine de pages, l’hebdomadaire aime à rappeler que le raïs algérien a côtoyé les élites marocaines et les hauts fonctionnaires étatiques du royaume lors de son enfance dans la ville marocaine d’Oujda, frontalière de l’Algérie.

Cependant, les autorités marocaines restent toujours muettes sur les événements en cours chez leur voisin et éternel rival politique. Selon Rfi, cette attitude des autorités marocaines est saluée par les éditorialistes, comme Aïcha Akalay de TelQuel, qui écrit « espérer » que le Maroc maintienne « sa prudence ». Ce silence s’explique aisément, assure Maroc Hebdo, réputé proche de l’administration : « Personne n’a intérêt à la déstabilisation de l’Algérie », écrit son directeur Ahmed Charai.

« Sans sentimentalisme ni leçons à donner », assure enfin Abdellah Tourabi, journaliste vedette d’une émission politique de la télévision nationale, les Marocains regardent avec une prudence bienveillante les événements en cours à Alger, en restant conscients que le sort de leurs voisins est « étroitement lié au leur ».

Depuis son AVC en 2013, le président Bouteflika est cloué dans un fauteuil roulant et ses apparitions publiques sont devenues très rares. Récemment hospitalisé à l’hôpital universitaire de Genève pendant deux semaines, il a regagné hier dimanche 10 mars 2019 l’Algérie, où règne un climat de manifestation sans précédent contre le coup de force d’un 5ième mandat, auquel il n’entend pas abdiquer.

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