Bénin – Animation de la vie parlementaire par les femmes: les statistiques congrues depuis 1990

Du Haut conseil de la République à la 7ème législature, le Parlement béninois connaît un faible taux de représentativité de la gent féminine.

Avant la première législature, le Bénin a connu le Haut Conseil de la République qui a duré du 28 février 1990 au 31 mars 1991. La présidence du HCR a été confiée à Mgr Isidore de Souza pour avoir dirigé de main de maître les assises de la Conférence des forces vives de la Nation de février 1990. Le Haut Conseil de la République était composé à l’époque des anciens présidents de la République, des présidents des commissions de la conférence nationale, des membres du bureau de la Conférence Nationale, des délégués par province des associations de développement.

Un projet de constitution fut élaboré sous la direction de Maurice Ahanhanzo Glèlè. Soumis à un référendum, ce projet a été approuvé par le peuple béninois à une grande majorité de oui. La constitution consacre un régime présidentiel avec une séparation des pouvoirs

Aux termes des dispositions de l’article 79 alinéa 2 de cette Constitution, deux missions essentielles sont assignées à l’Assemblée nationale notamment : discuter et voter les lois et, contrôler l’action du Gouvernement.

De la 1ère à la 7ème législature

De 1991 à 1995, la première législature a connu sa période de gloire. 64 membres appelés députés pour la toute première fois posent les jalons de notre processus démocratique. La présidence a été confiée à Me Adrien Houngbédji. Parmi les 64 députés de cette première législature figurent trois  femmes à savoir Céline Allisoutin épouse Lawson, Ramatou Baba-Moussa et  Augustine Codjia. Soit un taux de participation de 4,78%. De 64, le nombre de députés s’allonge à 83 et restera jusqu’à nos jours. La deuxième législature (4 avril 1995 – 19 avril 1999) a été présidée par Bruno Amousssou. C’est au cours de la deuxième législature que l’administration parlementaire a été dotée d’une base organisationnelle ainsi que le personnel d’un statut.  Au cours de la troisième législature, Adrien Houngbédji reprend le perchoir.

A l’image de la première, de la deuxième et de la troisième législature, le taux de représentativité des femmes est en deçà des attentes.

De 2007-2011, 5è législature, seulement 08 femmes ont siégé à l’Assemblée nationale soit un pourcentage de 9,63%. Le poste de 2ème Secrétaire Parlementaire a été confié à  Amissétou Affo Djobo épse Oloudé pour, peut-être, camoufler ce déséquilibre. Le nombre a été réduit d’une députée à la législature suivante. 07 députées sur les 83 pour la 6è législature présidée par le Professeur Mathurin Nago. D’ailleurs, c’est aussi lui qui a présidé la 5ème législature.

Quant à l’actuelle mandature, 7 femmes se retrouvent parmi 76 hommes soit 8,43% de taux de représentativité. A comparer à des Parlements d’autres pays, on dira que le Bénin peine à faire la promotion des femmes. Par exemple, au parlement rwandais les femmes représentent  63%, 44% au parlement sénégalais, 17,5% au Togo et 15% au Niger.

Quid de la 8è législature

Les députés de la mandature actuelle s’apprêtent à faire leurs valises pour laisser place à la 8ème législature. Quel sera le taux de représentativité des femmes ? Pour l’instant, nul ne peut répondre clairement à cette interrogation. Mais les positionnements sur les listes électorales permettent d’avoir un aperçu. Il se dégage que le taux ne va pas excéder 20%. Et pourtant, Adrien Houngbédji et les autres en ont fait leur cheval de bataille. La preuve, les 18 et 19 janvier 2019, une conférence parlementaire a été initiée par les députés à l’hôtel Golden Tulip sur le renforcement de la participation des femmes à l’Assemblée nationale. L’objectif était d’amener les différents sérails politiques à privilégier la gent féminine dans les positionnements pour qu’on ait au moins 17% de femmes au lieu de 8% actuellement. Hélas ! Le constat est tout autre vu le positionnement des femmes sur les différentes listes en compétition.  Les femmes sont presque reléguées au second rang. Difficile d’espérer l’amélioration du taux actuel de représentativité des femmes à la prochaine législature.

A trente années presque de vie démocratique, le taux de représentativité des femmes dans l’institution parlementaire au Bénin peine à prendre de l’ascension.

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