Bénin: Etat fragmenté, fragilisé,… rétrospection sur certains propos d’Adrien Houngbédji

Devant le chef de l’Etat, à l’occasion de la présentation des vœux en début d’année écoulée, le Président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji a choqué plus d’un à travers ses propos sur l’état de notre pays.

‘’L’Etat dont vous avez hérité était un Etat saccagé, fragilisé, fragmenté, banalisé, descendu de son piédestal et dans lequel tout ou presque tout devrait être reformé’’, ce sont-là un extrait des propos du Président de l’Assemblée nationale devant les médias tous ordres confondus. Adrien Houngbédji laisse entrevoir manifestement que le Bénin est à la traîne ou plongé dans un sommeil pathologique profond que seul Patrice Talon détient la thérapie de choc. La deuxième personnalité du Bénin a choisi ainsi de façon délibérée de remettre en cause la gouvernance des pouvoirs qui se sont succédé tout en créditant de bonne foi, l’actuel locataire de la Marina.

Quand dit-on qu’un pays est descendu de son piédestal ?  

Evidemment, les propos de l’ex candidat unique de l’Union fait la Nation à la présidentielle de 2011 ont suscité de vives réactions. Des Béninois étaient sur le choc de voir ou d’entendre le Président de l’Assemblée nationale dénigré ou rabaissé  son pays à tel point. La complicité entre les présidents des deux institutions prestigieuses de la République était si forte que l’on ne peut présager l’éventualité d’une froideur.

Les signes annonciateurs d’un divorce précoce

Plus de deux ans après la lune de miel entre les deux hommes d’Etat, l’atmosphère semble se détériorer. Patrice Talon et Adrien Houngbédji ne parlent plus le même langage. Du moins apparemment. En cause, le système partisan qui se veut être le rassemblement des micro-partis et formations politiques pour constituer des grands ensembles et non des coteries de personnalités. Après moult tergiversions et tractations, le PRD a opposé un refus de se fondre  dans l’un des blocs voulus par Patrice Talon, en l’occurrence le Bloc Républicain sur la base de certains points d’ombre évoqués par le leader des tchoco-tchoco. Tous les pourparlers engagés pour harmoniser les points de vue n’ont véritablement pas fléchi les positions. Le Prd  a donc opté faire cavalier seul mais clame haut et fort son appartenance à la mouvance présidentielle.

Qu’est-ce qui n’a pas marché ?

Le Parti du renouveau démocratique est au pied du mur. Depuis 1990, la formation politique présidée par Me Adrien Houngbédji participe activement à l’animation de la vie politique et est constamment présente au sein du Parlement. Mais la 8ème législature pourrait lui échapper s’il traîne les pas. Car au nombre des 07 listes, seulement deux ont été validées par la Commission électorale nationale autonome (Céna) à savoir, le Parti progressiste et le Bloc républicain.

D’aucuns remettent d’ores et déjà en cause les textes électoraux. Or, une loi votée au parlement et promulguée par le Président de la République engage tous les acteurs de la vie politique. Le code électoral en son article 47 stipule que : ‘’le rejet d’une candidature ou d’une liste de candidatures doit être motivée. Ce rejet doit être notifié aux intéressés dans un délai de huit (08) jours à compter de la date de dépôt et peut faire l’objet d’un recours devant la juridiction compétente. Le délai du recours en cas de rejet d’une candidature ou d’une liste de candidatures est de quarante-huit heures à partir de la réception de la notification. La juridiction compétente statue sur les recours dans un délai de cinq (05) jours’’.

Le Parti du renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji et les autres partis dont les dossiers ont été rejetés ont donc 48heures pour saisir la Cour constitutionnelle s’ils désirent prendre part aux élections législatives du 28 avril 2019.

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