Bénin – Impasse électorale: le Pdt Patrice Talon n’est pas contre le retrait du quitus fiscal

Le diagnostic de la crise préélectorale lors de la rencontre entre le Président Patrice Talon et la classe politique a montré que les deux lois électorales récemment adoptées par le Parlement sont les principaux points de discorde. En ce qui concerne le code électoral par exemple, le quitus fiscal est l’une des dispositions qui suscitent la tension entre les acteurs politiques. Ainsi, si son retrait devrait favoriser d’une manière ou d’une autre la résolution de la crise, le chef de l’Etat se dit favorable.

Si le quitus fiscal parait insurmontable pour les partis politiques pour la validation de leurs dossiers de candidatures aux élections, le Président Patrice Talon est d’accord qu’il soit d’abord retiré. Il ne s’agit pas d’un recul du chef de l’Etat sur sa volonté d’amener les acteurs politiques à être à jour vis à vis du fisc. A l’en croire, ce retrait pourrait se faire en attendant que d’autres moyens ne soient trouvés pour exiger le quitus fiscal aux politiciens au même titre que les autres catégories de citoyens.

« Est ce que le fait de demander aux partis politiques que les candidats soient à jour du payement de leurs impôts est quelque chose d’insurmontable? Si c’est le cas, et que vous qui avez voté la loi, vous avez mis dans la loi une exigence insurmontable; moi je veux bien convenir avec vous de retirer cela des dispositions permettant d’aller aux élections. Je suis disposé à le faire et je suis capable de l’assumer devant l’opinion nationale. Si les acteurs politiques ne sont pas capables d’avoir le quitus fiscal, il faut en faire le constat et avoir le réalisme d’attendre les temps à venir et exiger cela de nos acteurs politiques ».

Propos de Patrice Talon face aux acteurs politiques, le 06 mars 2019 au Palais de la Marina.

Ces propos du Président de la République se justifient par certains constats faits lors de l’étude des dossiers de candidatures aux élections législatives du 28 avril 2019. A en croire le chef de l’Etat, le dépouillement des dossiers a révélé que certains partis politiques ont eu visiblement de difficulté à présenter les quitus fiscaux de tous leurs candidats. Cet état de chose les auraient amené à fournir des quitus qui n’appartiendraient pas aux candidats dont les noms figurent sur la liste. C’est donc pour pallier à ces genres de difficultés que le Président de la République n’est pas contre le retrait du quitus fiscal.

Vers la révision du code électoral?

A l’instar du chef de l’Etat qui montre son accord pour une révision si possible des lois électorale, d’autres acteurs politiques, notamment de l’opposition sont également de cet avis. Comme l’a expliqué le Président Patrice Talon, si les lois contiennent des dispositions qui constituent des obstacles pouvant empêcher certaines formations politiques de prendre part aux élections, il faille voir dans quelle mesure de les toucher en toute consensus.

Tous les regards sont donc désormais tournés vers le Parlement qui se réuni en session extraordinaire le lundi 18 mars 2019 pour statuer sur les différentes propositions de loi dans le cadre de l’organisation des élections inclusives. Quand on sait que certains partis politiques dans leurs propositions ont souhaité une relecture des lois électorale, on pourrait donc s’attendre à ce que le code électoral et la nouvelle charte des partis politiques connaissent des modifications.

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