Bénin: « le consensus »; une exigence de l’opposition ou une pierre d’achoppement

Au cours d’une conférence de presse tenue dans la nuit du Mercredi 6 Mars 2019, les forces de l’opposition prenant acte de la volonté du chef de l’Etat à trouver une porte de sortie à la crise politique actuelle exigent entre autres que le consensus soit ramené à sa valeur constitutionnelle.

Nul besoin d’être un devin pour prévoir que les modifications de textes auxquelles le chef de l’Etat a renvoyé l’assemblée nationale pour une sortie de crise n’est pas une mission gagnée d’avance. Il suffit de se référer aux conditions dans lesquelles les lois querellées ont été adoptées par les parlementaires pour s’en convaincre. L’esprit qui a prévalu à l’adoption de la charte des partis politiques et du nouveau code électoral présage déjà de facto que les discussions auxquelles le chef de l’Etat renvoie ses partisans politiques avec les forces de l’opposition ne seront pas des plus aisées.

La dernière conférence de presse tenue par l’opposition dans la nuit du Mercredi 6 Mars au siège du parti Restaurer l’Espoir annonce déjà les couleurs. Le consensus autour de l’essentiel pour débloquer la situation de crise et ouvrir la voie à l’organisation des législatives de 2019 s’obtiendra dans la douleur entre « mouvanciers » et « opposants ».

L’opposition devance les débats et affiche sa position: 

A la faveur du point de presse d’hier au siège du parti Restaurer l’Espoir, les forces de l’opposition dans leur déclaration lue par l’honorable Guy Dossou Mitokpè ont énuméré des exigences pour une sortie de crise. Le retrait pur et simple du décret convoquant le corps électoral, l’abrogation de la charte des partis politiques, du code électoral et du code pénal en ses aspects qui régissent les campagnes électorales et les élections; sont entre autres les exigences formulées par l’opposition. Si la position de la mouvance n’est pas encore connue depuis la rencontre avec le chef de l’Etat, il ne fait l’ombre d’aucun doute que les partisans du président de la République sont depuis hier en conclave pour réfléchir à l’attitude adoptée face à cette nouvelle donne qui certainement n’a pas été prévue. Le choc pendant les débats se produira certainement sur l’abrogation de la charte des partis politique et du code électoral exigée par l’opposition qui a toujours soutenu que ces deux textes de lois recèlent de multitudes de pièges placés à dessein pour favoriser la mouvance au pouvoir.

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L’allusion d’une éventuelle révision de la constitution faite par le chef de l’Etat risque aussi d’apparaître et de raidir les débats. Au demeurant, vu l’enjeu que présente l’élection législative du 28 Avril 2019, parvenir à un consensus autour des dispositions pouvant permettre de débloque la crise et d’avancer ne serait pas facile. L’opposition qui croit avoir actuellement l’avantage aura tendance à maintenir les pressions et à afficher sa fermeté. La crise de confiance aidant, les débats risquent de prendre l’allure d’un guérilla qui risque de bouleverser  le calendrier électoral , ou pour être plus précis,  les 60 jours avant la fin du mandat compromettant ainsi le délai constitutionnel prescrit pour cette élection. Ce qui serait une autre complication. La volonté politique dépouillée de toute  ruse est donc la seule voie de sortie de situation.

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