Bénin – législatives 2019: les quatre exigences de l’Opposition pour une sortie de crise

La rencontre entre le chef de l’Etat, Patrice Talon et le classe politique ou du moins ses partisans était, dans la nuit de ce mercredi 06 mars 2019 le plat de résistance lors du point de presse des partis de l’opposition. Après avoir passé au peigne fin les engagements pris par le Président de la République, les partis politiques de l’opposition ont exigé un certain nombre de conditions pour une réelle sortie de crise électorale.

Dans leur déclaration lue par l’honorable Guy Mitokpè, les partis politiques de l’opposition ont justifié leur absence à la rencontre du chef de l’Etat avec la classe politique par le manque de précision sur l’objet de la concertation, la non-définition du format de la rencontre et surtout la non-retransmission en direct de cette séance d’échanges, afin disent-ils, d’éviter toute manipulation communicationnelle, tendancieuse erronée pour desservir l’opposition. S’agissant de la proclamation des listes retenues par la Commission électorale nationale autonome (Cena) dans le cadre des législatives d’avril prochain, ils pensent qu’elle fut le summum et la matérialisation de l’impasse électorale.

Suspension immédiate du calendrier électoral

Analysant la rencontre du chef de l’Etat avec les autres partis proches de lui, l’opposition s’est réjoui non seulement du fait que le Président de la République ait reconnu que le Bénin est en crise électorale mais aussi et surtout de l’appel au dialogue de tous les partis engagés dans le processus électoral afin d’aboutir à un consensus. “La reconnaissance de cette évidence par le chef de l’Etat n’est rien d’autre que la pertinence des positions de l’opposition”, ont fait savoir les conférenciers avant de rappeler que l’opposition avait, dans une correspondance en date du 19 février dernier, attiré l’attention du Président de la République sur cette impasse en lui demandant de convoquer dans les meilleurs délais toute la classe politique en vue de trouver des solutions consensuelles aux problèmes qui pourraient entraver la bonne organisation des prochaines législatives.

En demandant que le parlement se penche sur les modifications des textes nécessaires, le Président de la République reconnaît que ce ne sont pas les partis de l’opposition qui seraient des défaillants mais que ce sont les textes qui comportent des incongruités, des pièges insurmontables”, font constater les conférenciers. Selon eux, cette recommandation du chef de l’Etat pour sortir de la crise, appelle la suspension immédiate du calendrier électoral.

Les quatre exigences de l’opposition

A ce niveau, les partis de l’opposition ont rappelé que conformément aux engagements communautaires, aucun texte de loi ne peut être modifié à moins de six (06) mois du début du processus électoral à moins de trouver un consensus au sein des formations politiques engagées dans ledit processus. Ainsi, pour sortir de l’impasse, ils exigent le retrait pur et simple du décret convoquant le corps électoral ainsi que l’abrogation de la charte des partis politiques, du code électoral et du code pénal en ses aspects qui régissent les campagnes électorales et les élections. Ils réclament aussi une assise entre les partis politiques en vue de rapprocher les positions et mettre en place un nouveau calendrier électoral et, enfin la relance du processus électoral.

Par ailleurs, ils invitent le chef de l’Etat à prendre les gages nécessaires pour témoigner de sa bonne foi dans l’intérêt supérieur de la Nation.

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