Bénin – Législatives 2019: l’opposition dans la rébellion, les deux blocs de Talon dans la désobéissance

La session extraordinaire de l’Assemblée nationale prévue pour ce lundi 18 Mars 2019 considérée par certains comme la session de tous les espoirs, n’augure rien de bon pour la résolution de la crise politique actuelle. Depuis l’appel du président Patrice Talon, ses soutiens politiques sont entrés dans une sorte de désobéissance au chef au moment où du côté de l’opposition c’est une sorte de rébellion qu’on observe.

La classe politique béninoise est-elle vraiment prête pour trouver une voie de sortie consensuelle pour la crise pré-électorale qui prévaut actuellement. Répondre par la négation serait proche de la réalité. En effet, il suffit de faire la lecture du dernier développement de l’actualité politique nationale pour se rendre compte que ni l’opposition ni la mouvance n’est prête pour prendre langue et mettre un terme à la situation conflictuelle actuelle.

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En effet, malgré l’appel du chef de l’Etat, le président Patrice Talon pour une élection législative inclusive, les actes sur le terrain ne semblent pas aller dans le sens indiqué par le numéro 1 béninois. Si dans le camp de la mouvance au pouvoir tout frise l’indiscipline de groupe et la désobéissance à la parole du chef, du côté de l’opposition, on sent plutôt de la rébellion.

Le consensus immolé sur l’autel de la mauvaise foi:

Le Mercredi 6 Mars 2019, le chef de l’Etat, le président Patrice Talon a rencontré la classe politique qu’il a renvoyée trouver un consensus pour trouver une voie de sortie de crise. Mais depuis cette décision du chef de l’Etat au lendemain de l’audience accordée à la délégation de la cedeao et quelques jours seulement où il a montré toute sa fermeté devant l’opposition reçue au plais de la Marina, les actes ne semblent pas aller dans le sens du chemin tracé par le président de la République.

Nous n’en voulons d’abord pour preuve que les propos tenus par les partisans du chef de l’Etat qui ferment toute voie aux discussions. La posture actuelle des soutiens politiques du président de la République ne laisse transparaître aucun désir de recherche de consensus. Le mot d’ordre semble être de dire:  » Nous on n’a rien à se reprocher; nous avons fait un travail impeccable , le temps est révolu, plus de place pour l’approximation, pour le laxisme, à la médiocrité et au désert de compétence qui selon leurs dires seraient à la base du fait que l’opposition soit exclue des législatives. De Orden Alladatin et d’ Alain Orounla hier dans l’émission « Zone France », ce qu’on retient, c’est que les choses ont changé et il ne faut plus au nom du consensus valider, cautionner de l’amateurisme.

Alors que faire du consensus demandé par le chef de l’Etat? Jeté dans la poubelle? Ne sommes-nous pas en face d’une indiscipline de groupe ou d’une désobéissance au chef de l’Etat? En tout cas, c’est l’impression qu’on a quand on écoute par exemple sur RFI le garde des sceaux aller en contradiction avec les propos apaisants du chef du gouvernement.

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Si dans la mouvance tout frise la désobéissance à la volonté du chef, dans l’opposition, c’est carrément de la rébellion. En effet, les forces de l’opposition semblent s’appuyer sur le retournement de situation pour mettre la pression sur les institutions tout en faisant monter les enchères. Sinon comment comprendre qu’en plein processus de recherche de consensus, l’opposition après avoir déposé ses propositions disqualifient le médiateur choisi pour conduire les pourparlers  et exige la démission et la poursuite des membres de l’institutions chargée de l’organisation. Même si les arguments avancés ne sont pas dénués de sens, la bonne foi aurait voulu que l’opposition attende le sort qui sera réservé à ses différentes propositions.

Espérons tout de même que la session extraordinaire de tous les espoirs qui vient d’être ouverte de l’autre côté à Porto Novo puisse véritablement tracer la voie ou tout au moins en  poser les jalons  à nos acteurs politiques pour une véritable sortie de crise.

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