Bénin: Nicephore Soglo fait le point de sa discussion avec Patrice Talon

Après avoir été reçu par le chef de l’Etat, le président Patrice Talon le Mercredi 20 Mars 2019, le premier président de l’ère du renouveau démocratique a fait ce jeudi 21 mars,  lendemain de son tête à tête avec le président de la république une déclaration dans laquelle il a indiqué que l’actuel locataire de la Marina est désormais disposé à revenir aux acquis de la conférence nationale.

La rencontre entre le président de la république, Patrice Talon et le président-maire Nicephore Soglo est porteuse d’espérance. C’est du moins ce que l’on peut affirmer suite à la déclaration du président d’honneur du parti de la renaissance du Bénin. Une déclaration rendue publique ce Jeudi 21 mars 2019 dont voici l’intégralité.

Déclaration de bonne foi du président-maire Soglo:

A l’issue des discussions entre les deux personnalités ce mercredi 20 mars, aucune déclaration n’a été faite à la presse. C’est pour éviter les supputations, rendre transparent leurs rencontre et rassurer l’opinion nationale que le président Nicephore Soglo a tout de suite réitéré l’engagement qu’il s’est fait de ne jamais mentir au peuple béninois. « J’ai pris à la conférence nationale souveraine de février 1990, où notre pays était dans le chaos et au bord de la guerre civile, l’engagement que je ne mentirai jamais à la nation béninoise ; car je prends notre peuple pour un peuple d’adultes majeurs et responsables. » a-t-il fait savoir dans sa déclaration avant de poursuivre: « J’ai aussi prêté, dans ce pays, mon unique serment de Président de la République entre la vie et la mort, après un court et dramatique séjour à l’hôpital du Val-de-Grace à Paris. Les plus anciens s’en souviennent.
Je crois donc être assez bien placé pour dire qu’il n’y a pas de compromis entre la dictature et la démocratie, quel qu’en soit la définition ou le contenu. » indique-t-il.

La solution du patriarche pour un retour à la paix:

Dans sa déclaration, l’ancien président de la république estime que la seule voie de sortie de crise passe par une élection inclusive, ouverte à tous. « … Et dire sans équivoque, qu’il n’y aura pas d’élection crédible et pacifique au Bénin que si tous les citoyens, riches ou pauvres y participent librement. Je suis personnellement prêt – je l’ai prouvé – à mourir, s’il le faut pour cela. Car, comme le dit un grand homme, on ne met sa vie en jeu que pour son propre pays » peut-on lire dans la déclaration.

A le croire, aucun consensus, aucune autre voie de sortie de crise ne peut être envisagé en dehors des acquis de la conférence des forces vives de la nation qui a ouvert la voie à la démocratie. Une démocratie qui ne saurait faire objet de compromis.

L’appel du président-Maire pour un retour aux lois démocratiques:

« Pour l’heure, estime Nicephore Soglo, il nous faut simplement et avec fierté, revenir aux lois démocratiques issues de la conférence des forces vives de la nation de février 1990 qui ont fait leur preuve. » Lesdites lois sont le socle de toutes les élections, notamment celle de 2016, qui a vu le succès du Président Patrice TALON chaleureusement félicité par le Premier Ministre Lionel ZINSOU son adversaire du second tour. Et ce geste a été un honneur pour notre pays; indique-t-il dans sa déclaration.

Soglo invite à l’abandon des réformes électorales actuelles qui nécessitent un consensus:

Pour le président d’honneur du parti de la renaissance du Bénin, il urge d’abandonner pour le moment les réformes électorales qui ont contribué à la crise le temps d’y revenir pour les approfondir. « La réforme du système partisan et du code électoral qui nous a conduit dans une dangereuse impasse doit être gelée et discutée après ces élections dans un climat apaisé et consensuel après un référendum ; c’est-à-dire une consultation de toute la nation comme en 1990. Et ce sera alors une victoire collective. Sinon, c’est la voix ouverte à l’incertitude, à la violence et qui sait (souvenons-nous de Kolwezi), à l’intervention étrangère » précise-t-il.

Après avoir faire le tour d »horizon de l’histoire politique du pays et ce qui a conduit à la conférence des forces vives de la nation, le président Soglo a estimé qu’après un quart de siècle, il est peut-être temps de faire un bilan réclamé depuis longtemps. « Mais, prévient-il, faisons-le dans l’esprit de la conférence nationale souveraine de février 1990 qui avait permis à une nation divisée de retrouver son unité, sa vigueur et sa dignité et s’insérer harmonieusement dans le quadrilatère Nigéria, Dahomey, Togo, Ghana de la CEDEAO. ».

Un coin de voile levé sur sa rencontre avec Talon:

« J’ai rencontré le Chef de l’Etat et comme disait le Président ZINSOU, le Bénin n’a pas fini d’étonner et de s’étonner. Au bout d’une longue discussion, le Président Patrice TALON est disposé à faire baisser la tension dans le pays et à renouer avec les acquis de la conférence nationale » a-t-il fait savoir. Pour se faire, il s’est engagé sur deux points majeurs:
1. Il mettra tout en œuvre, malgré les difficultés prévisibles, pour revenir aux lois qui ont permis son élection en 2016 sans qu’il soit besoin de toucher à la constitution de 1990.
2. Il est aussi disposé à examiner favorablement, et dans les meilleurs délais, la proposition de Monseigneur GANYE, d’une loi d’amnistie en faveur de nos compatriotes actuellement en exil.

« C’est là, le résultat des médiations de la CEDEAO, des Nations Unies, des nombreuses ambassades, de toutes les composantes de la nation et naturellement, du dynamisme de l’opposition. Je souhaite pour ma part, qu’en cette période pascale, le Dieu des chrétiens, Allah, Mahou, les mânes de nos ancêtres, bénissent tous nos efforts et inspirent le Chef de l’Etat », conclut-il dans sa déclaration.

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