Bénin – session de crise Assemblée nationale: occasion pour racheter la démocratie?

Sauf miracle de dernière minute, les législatives d’avril prochain se dérouleront sans les partis politiques de l’opposition. Ce serait une première depuis l’historique conférence des forces vives de la Nation. Mais l’espoir est encore permis et tout se jouera ce lundi 18 mars 2019.

Les Béninois gardent leur souffle quant à l’issue de la session extraordinaire convoquée ce lundi 18 mars 2019 par le Président de l’Assemblée Nationale, Me Adrien Houngbédji. Cette session sera, entre autres, consacrée à l’examen des propositions faites par les partis politiques à l’exception des deux blocs du Président de la République, pour sortir de l’impasse qui se profile à l’horizon. Ce jour sonne comme un grand jour, celui de tous les espoirs. Même si certaines langues soutiennent sans gêne qu’on peut bel et bien organiser une élection sans l’opposition dans une démocratie, le chef de l’Etat est conscient de ce que la chose n’est pas possible. D’où la rencontre avec la classe politique, le 06 mars dernier, où il avait invité les parlementaires à user de leurs prérogatives en vue des élections inclusives, apaisées et transparentes. Ainsi, la balle est désormais dans le camp des parlementaires.

Occasion en or pour la sauvegarde de la démocratie au Bénin

Il n’est plus besoin de rappeler qu’au plan politique, les nouvelles lois électorales sont en passe d’exclure non seulement les partis politiques de l’opposition mais aussi ceux qui, soutenant le chef de l’Etat, ont décidé de faire cavalier seul à l’instar du Parti du Renouveau Démocratique(Prd), de Me Adrien Houngbédji, l’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (Udbn) de l’honorable Claudine Prudencio et la Dynamique Unitaire pour le Développement et la Démocratie(Dud) de l’honorable Valentin Aditi Houdé.

Seules les listes, l’Union Progressiste et le Bloc Républicain ont, selon la Commission électorale nationale autonome (Cena), rempli les critères pour compétir et ce, en dépit des “fautes mineures notées çà et là. Ce qui justifie d’ailleurs le fait que ces blocs n’aient pas fait des propositions de sortie de crise.
La session de ce lundi est la dernière chance que devra saisir la 7ème législature pour sauver les meubles. Tous les regards sont tournés vers elle. Mieux, la survie de la démocratie dépend de sa capacité à se mettre d’accord sur la participation de toutes les tendances politiques aux prochaines législatives.

Même si certains n’espèrent plus rien de ladite session, les députés notamment ceux du Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) et membres des listes retenues doivent pouvoir prouver le contraire. «L’impasse est là et rien ne prouve qu’on va s’en sortir… Il y a ceux (l’Union Progressiste et le Bloc Républicain) qui sont favorisés par le contexte actuel, il y a ceux (les partis de l’opposition et autres) qui sont défavorisés. Une solution qui amènera les deux premiers à perdre leur privilège ne pourra pas être acceptée par eux. Il faut se convaincre de ça, c’est une logique… Ce n’est que dans leur position actuelle qu’ils sont sûrs d’aller et de gagner, et c’est dans leur position actuelle que le chef de l’Etat est sûr d’avoir la majorité qu’il veut », a laissé entendre Me Paul Kato Atita, reçu sur une chaîne de la place.

Confirmeront-ils ou infirmeront-ils ces inquiétudes de l’avocat? Remettront-ils en cause la volonté manifeste du chef de l’Etat de voir tous les partis politiques ayant rempli les conditions de participer aux prochaines législatives? Que se passera-t-il après, quand on sait que l’opposition n’entend pas se laisser faire? Autant d’interrogations en raison de l’allure inquiétante que prend désormais la situation.

L’Opposition bientôt renforcée

L’Opposition au régime de la rupture risque d’être davantage renforcée dans les tout prochains jours ou mois. L’issue de la session extraordinaire de ce lundi déterminera cette éventualité. En sus de la Dynamique Unitaire pour la Démocratie et le Développement (Dud), le chef de l’Etat est en passe de perdre d’autres soutiens si la session accouchait d’une souris. C’est clair que la Dud est désormais du côté de l’opposition. En témoigne sa participation à la marche pacifique de protestation initiée par les forces politiques de l’opposition, organisées lundi dernier, pour protester contre leur exclusion des prochaines législatives.

 

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