CEDEAO – Monnaie unique: 2020 pourrait connaitre un glissement(…) un décalage

Des doutes subsistent sur l’efficacité de la mise en œuvre de l’initiative portant création de la monnaie unique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, dans une dizaine de mois. Prévue pour 2020, l’accouchement de cette fameuse monnaie unique, pourrait connaitre un glissement voire un décalage, selon Jean-Marie Biada, docteur et expert camerounais des questions économiques, financières et d’intégration économique. 

Le rêve de voir les 15 pays membres de la CEDEAO rouler leur économie avec une monnaie unique à l’horizon 2020, requiert de la patience au regard des faits qui s’entremêlent à 300 jours de la date fatidique. En effet, même si les gouverneurs des Banques centrales des pays membres de la CEDEAO ont, lors de leur réunion du jeudi 21 février dernier au Sénégal, à Dakar, fait l’état des lieux de la création de la monnaie unique, et ont échangé entre autres sur : « la convergence macroéconomique des pays membres de la CEDEAO et le renforcement de l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), dont sont membres les pays ouest-africains qui ont en partage le franc CFA », il y a encore des raisons d’être pessimiste. Selon le docteur Jean-Marie Biada, expert camerounais des questions économiques, financières et d’intégration économique, la CEDEAO aurait néanmoins gagné le pari d’avoir entamé la création d’une monnaie unique si en 2020, la monnaie n’est toujours pas disponible.

« Théoriquement, à défaut d’être possible, cette éventualité de l’institution d’une monnaie unique dans la CEDEAO pourra être amorcée. Toutefois, au regard des faits, quelques doutes peuvent subsister sur l’efficacité de la mise en œuvre de cette initiative dans une dizaine de mois », a déclaré Jean-Marie Biada, qui ajoute que: « À mon sens, même sans être dans le secret des dieux, l’horizon de 2020 pourra connaître, à défaut d’un glissement, un décalage ».

Des questions requises s’imposent à la réflexion

Pour l’expert Jean-Marie Biada, il va de soi, de se poser quelques questions qui s’avèrent très importantes et concrètes qui s’imposent à la réflexion. Les 15 États membres de la CEDEAO auront-ils le temps de faire ratifier par leurs parlements respectifs le traité ou le règlement instituant la monnaie unique ouest-africaine? Les huit Banques centrales présentes sur cet espace appelé à devenir une union économique et monétaire plus large (15 États au lieu des huit pays actuels) ont-elles déjà travaillé ou mis en place un groupe de travail devant alléger leur fusion? Les signes typographiques, visuels et autres de ce nouveau signe monétaire ont-ils déjà été définis et implémentés? Puisque l’impression de cette monnaie unique ne commencera pas le 1er janvier 2020, des négociations entre l’UE et les huit pays où a cours le XOF au sujet du sort réservé aux devises qui sommeillent dans le compte des opérations logées à la Banque de France ont-elles déjà eu lieu? Où sont-elles en cours? S’interroge l’économiste Jean-Marie Biada.

Pour rappel, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), banque émettrice du FCFA, à travers l’AMAO, se dit plus que jamais déterminée à mettre en circulation la monnaie unique d’ici 2020 au plus tard.

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