Coopération: le torchon brûle entre kampala et kigali

Les relations sont à nouveau très tendues entre le Rwanda et l’Ouganda, le second accusant le premier de ne pas permettre la libre-circulation des biens et des personnes entre les deux pays. Ce que Kigali dément.

Voilà plus d’un an que la situation se détériore entre les deux pays, en raison de la présence en Ouganda d’opposants rwandais du Rwanda National Congress (Rnc) de l’ex-général Faustin Kayumba Nyamwasa, qui essaie de mettre sur pied un mouvement armé contre Kigali. Le Rwanda a notamment dénoncé la présence de camps d’entraînement du RNC au Sud-Kivu, sur le plateau de l’Itombwe, et l’appui que le RNC reçoit de la part des services de renseignement militaires ougandais.

De nombreux Rwandais vivant ou voyageant en Ouganda se sont plaints de mauvais traitements et d’accusations d’espionnage orchestré par les ougandais.

Travaux au poste-frontière

C’est dans ce contexte tendu que Kigali a informé les autorités ougandaises qu’à partir du 28 février 2019, les poids lourds se présentant au poste-frontière de Gatuna (Rwanda, frontière avec l’Ouganda) seraient « temporairement détournés » vers celui de Kagitumba, sur la même frontière, en raison de travaux à Gatuna.

Le porte-parole du gouvernement ougandais Ofwono Opondo assure, de son côté, que le Rwanda refuse la libre-circulation des biens et des personnes, ce qui est contraire à la réglementation de l’East African Community, dont les deux font partie et à la tête de laquelle le président rwandais Paul Kagame vient de succéder à l’Ougandais Yoweri Museveni. Kampala a convoqué l’ambassadeur du Rwanda en Ouganda, tandis que les émissions radio/TV d’Etat rwandaises ne sont plus retransmises en Ouganda.

Ne plus aller en Ouganda

La presse rwandaise rapporte, de son côté, des cas de commerçants rwandais d’Ouganda ayant dû fuir ce pays en raison des accusations d’espionnage et de possession d’armes proférées contre eux par les renseignements. Quand les perquisitions ne donnent rien, les Rwandais seraient rançonnés par les agents ougandais. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Richard Sezibera, a donc conseillé publiquement aux Rwandais, vendredi dernier, de ne plus se rendre en Ouganda.

Ofwono Opondo a répliqué en niant toute « chasse aux sorcières » contre les Rwandais et qu’il y eut un seul prisonnier rwandais en Ouganda s’attirant un cinglant démenti d’Olivier Nduhungirehe, secrétaire d’Etat rwandais aux Affaires étrangères, qui évoque « plus de 40 citoyens rwandais qui se languissent dans des cellules en Ouganda et plus de 800 Rwandais déportés d’Ouganda ou qui s’en sont vu refuser l’entrée depuis janvier 2018″.

 

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