Depuis l’annonce du président Abdelaziz Bouteflika lundi 11 mars de renoncer à un cinquième mandat et de reporter la présidentielle prévue le 18 avril, le patronat algérien est divisé. Le président du FCE, le Forum des chefs d’entreprises, avait officiellement soutenu cette nouvelle candidature suscitant plusieurs défections dans ses rangs. Dans ce climat de méfiance totale, certains entrepreneurs algériens aspirent à un renouveau au sein de leur organisation, jugée trop proche du pouvoir en place.
Avec cette atmosphère, certains entrepreneurs craignant des représailles ne veulent pas afficher ses convictions politiques. « Pour préserver notre activité et nos emplois » a expliqué un chef d’entreprise joint par Rfi. Sur les dissensions apparues au sein du Forum des chefs d’entreprises algériens, il rappelle que « le changement, c’est bien pour certains, mais forcément c’est moins bien pour d’autres, c’est un tournant décisif, il faut regarder vers l’avenir ».
Les proches de Bouteflika
Le président du FCE, Ali Haddad, est un très proche du clan Bouteflika. Joint par RFI, il n’a pas donné suite, pas plus que plusieurs cadres de l’organisation patronale algérienne. De sa proximité avec le pouvoir, le FCE a même financé la campagne de Bouteflika en 2014, ce qui leur a permis d’accéder aux marchés publics et aux aides de l’Etat.
Mais parmi les 4 000 membres du FCE, il y a les privilégiés, qui ont fait fortune grâce aux largesses du système. Si ce patron joint par téléphone pense que l’actuel président du FCE va finir par se retirer de lui-même, il rappelle que les adhérents peuvent aussi décider de lui retirer leur confiance. Pour ce patron algérien « les orientations pro-régime du FCE dérangent beaucoup d’adhérents et il faut rendre cette organisation apolitique pour renforcer sa crédibilité et développer l’économie algérienne. »
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