Dégradation côtière au Bénin: la mer gagne 4 mètres de rivage chaque année

Selon une étude récente de la banque mondiale menée dans quatre pays de l’Afrique de l’Ouest, le Bénin fait partie des pays les plus touchés par l’érosion côtière. Il perd en moyenne 4 mètres de rivage par an.

Cette étude de la Banque mondiale dans un récent rapport publié le 14 mars 2019 a porté sur quatre pays de l’Afrique subsaharienne dont le Bénin, le Togo, la Cote d’ivoire et le Sénégal. En effet, l’institution a constaté qu’au Bénin, la mer gagne du terrain tous les ans en avalant maisons et infrastructures d’une valeur estimée à 117 millions de dollars soit l’équivalent de 1,3 % de son PIB. Ainsi, « Le Bénin perd chaque année près de 4 mètres de rivage sur 65% de ses côtes. », a fait savoir l’institution financière internationale.

Outre l’évolution du niveau de la mer, l’inondation et la pollution constituent aussi des menaces pour le pays. Chaque année, les inondations dues notamment aux saisons pluvieuses et aux précipitations extrêmes des eaux crues de rivière détruisent les habitations et autres infrastructures. La pollution de l’air et des sols, le manque d’assainissement et l’inaccessibilité à l’eau ont aussi de lourdes conséquences sur la qualité de vie des riverains du littoral. Ces intempéries ont fait perdre en 2017 près de 1,4 millions de dollars aux quatre pays sus-cités.

Des mesures prises pour limiter les dégâts

Le littoral béninois est un magnifique pôle d’attraction touristique. Il reçoit de nombreux touristes chaque année et contribue à l’accroissement de la richesse nationale. Selon Maria Sarraf, responsable du pôle environnement et ressources naturelles pour l’Afrique à la Banque mondiale et coauteur du rapport « investir aujourd’hui dans l’adaptation des côtes permettra de sauver des vies et d’éviter de perdre des milliards de dollars à l’avenir. » 

Ainsi, pour endiguer le phénomène, L’Etat béninois avait déjà diligenté dans les années antérieures plusieurs mesures. Le Bénin a alors inscrit depuis 2008 dans son Programme d’Action National d’Adaptation aux changements, la protection de la zone côtière face à l’élévation du niveau de la mer. En 2009, il a pris l’arrêté interministériel n° 040 /MRPM/- MUHRFLEC/MTTTATP/MISP/MEPN/MEF/MJLDH/DC/SGM/- CTREM/CTJ/DGM/SA portant interdiction de l’utilisation du sable marin dans la construction des ouvrages de génie civil publics et privés. En mars 2018, le gouvernement de la rupture a initié « l’opération ouragan » pour déloger les occupants illégaux des côtes du littoral.

Il a également lancé les travaux de réalisation des épis de Siafato sur la côte Est de Cotonou. Achevé en décembre 2018, ces épis auront pour impact de protéger la côte de l’avancée de la mer.

Mais de grand changement n’est pas encore noté. Le problème d’érosion est toujours d’actualité. Par conséquent, Il serait judicieux de renforcer les mesures déjà en vigueur et déterminer d’importantes autres solutions pour limiter les effets néfastes du débordement des vagues bleues. Car « le changement climatique avance plus vite que nous » avait signalé Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, en décembre dernier lors de la 24e conférence sur le climat (COP 24).

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