France: Première édition du prix Simone Weil, Aissa Doumara recompensée

 

La Camerounaise Aissa Doumara a été distinguée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Cette femme de 46 ans, qui gère une association qui lutte contre les violences faites aux femmes dans son pays, a reçu ce vendredi 8 mars au matin, à Paris, le prix Simone Weil. Un prix créé par Emmanuel Macron en hommage à l’ancienne ministre décédée en 2017 et dont c’était la première édition.

 

Devant un grand portrait en noir et blanc de Simone Weil et sous les yeux des fils de l’ancienne ministre, Aissa Doumara s’avance pour recevoir son prix, qu’elle dédie  » à toutes les femmes victimes de violences et de mariages forcés, à toutes les victimes de Boko  Haram ». Ce prix vient ainsi récompenser l’engagement d’une femme qui se bat jour et nuit pour le respect des droits de femmes. Sachant que l’association  a d’énormes victoires à son actif, la lauréate du prix Simone Weil,  Aissa Doumara pense qu’il reste tant à faire. « Presque toutes les trois secondes, une petite fille est  mariée de force dans le monde. » Alors Aissa Doumara profite de la tribune qui lui est offerte pour faire passer plusieurs messages, notamment aux chefs d’Etat du monde entier. « Les gouvernements devraient être davantage courageux et prendre des décisions politiques qui puissent obliger les gens à abandonner les pratiques néfastes. Il faut que les gouvernements soient beaucoup plus engagés pour mettre en œuvre des lois spécifiques, détaillées, pour pouvoir réprimer les violences faites aux femmes et aux filles. Et que les décisions de justice puissent réellement être appliquées. »

La camerounaise demande aussi que l’accent soit mis sur la prévention et l’éducation. Cette mère de trois enfants, elle-même victime d’un mariage forcé, a ainsi insisté pour que sa fille aînée fasse des études. « Je l’avais mise à l’école alors qu’elle n’avait que deux ans et à 15 ans elle est rentrée à l’université. Ça faisait ma fierté. Parce que plus une fille est instruite, moins elle risque un mariage forcé, et elle connaîtra ses droits et elle aura la possibilité de faire des choix. »

Mme Doumara estime qu’il faut aussi davantage de moyens. Sur ce point, elle a été entendue par Emmanuel Macron, qui a annoncé la création d’un fonds doté de 120 millions d’euros pour lutter contre les violences faites aux femmes dans le monde entier. Le président s’est aussi prononcé pour la mise en place d’une banque pour l’entreprenariat féminin en Afrique. Aissa Doumara, elle, va profiter des 100 000 euros du prix pour ouvrir un centre d’accueil pour les femmes.

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