RDC : le président autorise l’installation du Sénat, Kabila contrôle toujours les institiutions

Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, a levé l’interdiction de nommer de nouveaux sénateurs, abrogeant ainsi une décision qui l’avait opposé avec son prédécesseur Joseph Kabila, dont les alliés avaient remporté une écrasante majorité de sièges.

Tshisekedi a empêché les sénateurs nouvellement élus d’entrer en fonction plus tôt ce mois-ci. Il a pris cette décision citant des allégations selon lesquelles les membres de l’assemblée provinciale, qui élisent les sénateurs, avaient exigé des pots de vin de plusieurs dizaines de milliers de dollars en échange de leurs votes. Ce mouvement a été perçu par de nombreux Congolais comme un effort de Tshisekedi, qui a pris le pouvoir en janvier, pour affirmer son indépendance de Kabila, dont les majorités parlementaires et la mainmise sur les services de sécurité après 18 ans de pouvoir, soulèvent des questions sur la capacité de Tshisekedi à gouverner librement.

Une majorité écrasante du camp Kabila partout

Dans une brève annonce lue jeudi à la télévision d’Etat, le bureau de Tshisekedi a annoncé la levée de la suspension de l’installation des nouveaux sénateurs, après que les procureurs ont découvert que les élections préliminaires n’avaient pas été prouvées corrompues. Le Front commun pour le Congo (FCC) de Kabila a remporté plus de 80 sièges au Sénat lors de l’élection du 15 mars, contre trois seulement pour le parti UDPS de Tshisekedi et ses alliés. Il a également obtenu environ 70% des sièges à la chambre basse du parlement et une nette majorité des sièges aux assemblées provinciales lors des élections tenues le même jour que le vote présidentiel de décembre.

Une vingtaine de candidats de tous les horizons politiques se sont retirés de la course au Sénat parce qu’on leur avait réclamé des pots-de-vin, mais le camp de Kabila a décrié la décision de Tshisekedi de suspendre l’installation des nouveaux sénateurs, une décision jugée  plutôt inconstitutionnelle par beaucoup. La victoire de Tshisekedi, qui a conduit au premier transfert de pouvoir du Congo via les urnes, a été entachée par de nombreuses accusations de fraudes. Le finaliste, Martin Fayulu, a accusé Tshisekedi, opposant de longue date à Kabila, d’avoir conclu un accord en coulisse pour arriver à cette situation. Kabila a été empêché par la limitation de son mandat de se représenter, et son successeur choisi, Emmanuel Ramazani Shadary, a terminé troisième.

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