RDC: l’installation des sénateurs suspendue, premier affront entre Tschisekedi et Kabila ?

Le président congolais Felix Tshisekedi a empêché lundi 18 mars les sénateurs nouvellement élus d’entrer en fonction après un vote contesté qui a donné aux alliés de son prédécesseur une majorité écrasante à la chambre haute du parlement.

La décision annoncée après une réunion entre Tshisekedi, les ministres du cabinet, le chef de la commission électorale et d’autres, pourrait provoquer un affrontement avec le camp de l’ex-président Joseph Kabila; ceci, deux mois après que Tshisekedi lui ait succédé lors du premier transfert de pouvoir de la République démocratique du Congo par voie des urnes. La coalition FCC de Kabila a remporté 80 des 100 sièges votés par les membres de l’assemblée provinciale lors de l’élection de vendredi, contre trois seulement pour le parti UDPS et les alliés de Tshisekedi.

Mécontentement et manifestations

Les partisans de l’UDPS ont protesté contre les résultats ce week-end. Ils ont souligné la présence d’une vingtaine de candidats de tous les horizons politiques qui se sont retirés de la course parce qu’ils disaient que les membres de l’assemblée provinciale réclamaient des pots de vin de plusieurs dizaines de milliers de dollars en échange de leurs votes.

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Au moins une personne a été tuée lors des manifestations et des bureaux du parti politique de Kabila ont été saccagés. Basile Olongo, ministre de l’Intérieur par intérim, a déclaré après la réunion de lundi, que les participants avaient décidé de suspendre l’installation des nouveaux sénateurs dans l’attente d’une enquête du procureur sur des accusations de corruption. Les élections au poste de gouverneur, prévues pour la semaine prochaine, qui font également l’objet d’un vote des membres de l’assemblée provinciale, ont été suspendues pour une durée indéterminée, a ajouté Olongo.

Le camp Kabila

Le camp de Kabila a immédiatement critiqué la décision. « La constitution n’autorise pas de réunion interinstitutionnelle pour prendre ces décisions », a déclaré à Reuters Jean-Pierre Kambila, qui occupait le poste de chef d’état-major adjoint de Kabila. Il n’a pas précisé si la FCC envisageait contester la décision devant un tribunal. La victoire du chef de l’opposition Tshisekedi à l’élection présidentielle du 30 décembre a également été entachée d’allégations de corruption.

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