Venezuela : les Etats-Unis menacent de sanctionner tous les pays qui soutiendraient Maduro

Alors que la grande majorité du monde considère encore Nicolas Maduro comme le chef légitime du Venezuela, un envoyé spécial américain a laissé entendre que Washington pourrait sanctionner les Etats qui refuseraient de soutenir le coup d’Etat au Venezuela.

L’envoyé spécial Elliott Abrams, partisan de l’intervention américaine dans ce pays d’Amérique latine, a suggéré mardi que la communauté internationale devait choisir judicieusement ses parties dans le conflit vénézuélien, soulignant que Washington ne se limiterait pas à des sanctions économiques contre le gouvernement de Maduro, mais contre tous ceux qui ont choisi de le soutenir. « Sanctions secondaires, elles sont clairement une possibilité, » a déclaré Abrams lors d’une conférence de presse, avertissant qu’une décision de sanctionner les pays tiers « dépendra de la conduite du régime vénézuélien au fil du temps. » Jusqu’à présent, quelque 54 pays se sont pliés à la pression des États-Unis et ont reconnu le « président par intérim » autoproclamé, Juan Guaido, qui, depuis janvier, s’est mobilisé pour un changement de régime.

Alors que les Etats-Unis prétendent que « l’élan est bon » pour impliquer davantage de pays, la majorité des pays et de la population mondiale ont rejeté les ambitions « impérialistes » de Washington, a déclaré Colin Cavell, professeur agrégé de sciences politiques au Bluefield State College. L’administration américaine « internationalise le conflit vénézuélien sur une base très dangereuse … menace d’autres pays qui traitent avec le Venezuela, affirmant que si vous n’appuyez pas nos sanctions, nous allons vous imposer des sanctions », a expliqué Cavell. Sanctionner les gouvernements du monde entier pour leur soutien à Maduro sur Guaido constitue non seulement une violation du droit international, mais souligne également l’ingérence effrontée des États-Unis dans les affaires d’un pays souverain.