Le ministre algérien des Finances et ex-chef de la police a comparu devant un tribunal lundi 29 avril, rejoignant une liste de personnalités influentes confrontées à une enquête judiciaire depuis que des manifestations de masse ont forcé la démission du président Abdelaziz Bouteflika ce mois-ci.
Le ministre des Finances, Mohamed Loukal, un ancien gouverneur de la banque centrale qui n’a été nommé par Bouteflika que le mois dernier, s’est rendu à Alger dans le cadre d’une enquête sur une présumée utilisation abusive de fonds publics, a rapporté la télévision d’Etat. L’ancien chef de la police Abdelghani Hamel, qui a été limogé l’année dernière par Bouteflika pour des raisons non divulguées, et son fils sont apparus à Tipaza, à l’ouest de la capitale, dans le cadre d’une enquête sur « des activités illégales, le trafic d’influence, le détournement de terres et le détournement de pouvoir », a déclaré la télévision d’Etat. Aucun des hommes ou des avocats qui les ont défendus n’a fait de commentaire immédiat. Dans le système juridique algérien, les juges peuvent examiner les enquêtes en cours et décider de mettre les personnes en garde à vue ou de les libérer jusqu’à la fin des enquêtes.
Les manifestants sont descendus dans les rues depuis février pour demander l’éviction de Bouteflika et le démantèlement de l’élite politique qui a entouré son régime de vingt ans. Bouteflika a démissionné le 2 avril sous la pression de l’armée, mais les manifestations se sont poursuivies avec des appels à la passation des pouvoirs à un nouveau gouvernement dirigé par des civils. Au moins cinq milliardaires, dont certains proches de Bouteflika, ont été mis en détention, accusés de participation à des scandales de corruption. Abdelkader Bensalah, président de la chambre haute du Parlement, est devenu président par intérim après le départ de Bouteflika. Les élections présidentielles sont prévues pour le 4 juillet.
Les commentaires sont fermés.