Bénin – 8ème législature: le diagnostic de Boni Ouorou sur la représentativité des députés

Les béninois iront aux urnes pour élire leurs députés de la 8ème législature le 28 avril prochaine. Cette élection à tout le moins inédite particulière à cause de son caractère exclusif de l’opposition suscite toujours des réactions au sein de la société béninoise. Dans un exercice auquel il s’adonne depuis plusieurs semaines, le politologue Richard Boni Ouorou est revenu cette fois-ci sur la représentativité des députés de la 8ème législature.

C’est par un rappel du caractère exclusif des prochaines législatives du 28 avril 2019 que Richard Boni Ouorou a abordé la question de la « représentativité des députés de la 8ème législature ». Selon lui la démocratie appelle à la tolérance c’est-à-dire au respect du droit à la différence. Dans le contexte actuel au Bénin, tout porte à croire selon Boni Ouorou que ce droit à la différence n’existe plus. Les députés qui seront élus, si les élections se tenaient effectivement, seront tous du même courant politique.

Alors que pour être représentatif, précise Richard Boni Ouorou, « il faut que ceux qui ont un avis contraire à d’autres aussi puisse élire leurs représentants ». Ce socle de la démocratie semble être foulé aux pieds à l’étape actuelle des choses. Car le 28 Avril prochain, les élections auront lieu entre les membres d’un même camp idéologique qui se sont divisés en deux pour « abuser des textes et l’esprit de la démocratie », souligne le politologue Richard Boni Ouorou. Cette situation exclut aux prochaines législatives son caractère représentatif, voire démocratique et par conséquent, dénie aux prochains députés le caractère  « représentatif ».

Quid de la légitimité des députés de la 8ème législature ?

Sur la question de la légitimité des prochains députés, Richard Boni Ouorou rappelle le principe fondamental sur lequel est basée l’Assemblée nationale du Bénin. « l’Assemblée nationale dans notre système politique est une institution de contre pouvoir, et avoir une assemblée unicolore viole ce principe de contre pouvoir et sacrifie le rôle du contrôle de l’action gouvernementale que lui confère l’article 79 de la constitution béninoise », a-t-il rappelé. Il ajoute que « lors du contrôle de conformité des lois votées à l’assemblée avec la constitution, le juge constitutionnel convoque les rapports des débats de l’assemblée et prend en considération les arguments des pour et des contre ».

Dans la situation actuelle  » aura-t-il des pour et des contre. Sur quelles bases solides les lois prochaines seraient-elles légitimes?? »se demande Richard Boni Ouorou. Pour lui, les lois prochaines votées à l’Assemblée nationale  « ne seront plus des lois, mais d’exigences autoritaires, éthiquement illégitimes ».

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