Bénin: ce que pense Géraldo Gomez de l’USL sur la sortie médiatique du président Talon

Le Jeudi 11 avril 2019, le président Patrice Talon a eu un instant de télévision lors duquel, il s’est adressé au peuple béninois et aux acteurs politiques sur les difficultés engendrées par les réformes du système partisan.

Le secrétaire général adjoint chargé des questions stratégiques du parti union social libérale (usl) n’est pas resté silencieux sur la dernière sortie médiatique du président Patrice Talon. Dans un post sur son profil Facebook, il a donné sa lecture des déclarations du chef de l’Etat. D’abord pour le responsable du bureau nationale du parti usl, il n’y a que quatre choses fondamentales à retenir de toutes les déclarations du chef de l’Etat, qu’il résume comme suit:

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  • 1- Oui, la situation actuelle n’honore pas notre pays, le Bénin. Ces élections donnent l’impression d’une démocratie qui s’essouffle.
  • 2- C’est pour éviter cela que j’avais montré ma bonne foi en demandant de trouver un consensus. Mais je n’ai pas pu convaincre mes députés d’épouser cette bonne foi.
  • 3- Si le consensus n’a pu être obtenu, c’est la faute à l’opposition.
  • 4- A l’échec du consensus, il m’a été demandé de prendre une ordonnance ou de réunir une conférence nationale ou des assises nationales. Je n’ai voulu ni de l’un ni de l’autre. Car l’ordonnance, en cette matière est un coup d’État et la Conférence nationale est interdite par l’article 4 de notre constitution.

En conclusion, le chef de l’exécutif a lancé un appel aux forces de l’opposition pour ne pas brûler le pays.

Analyse de Géraldo Gomez sur les déclarations de Talon:

Pour le secrétaire général adjoint chargé des questions stratégiques du l’usl, l’exhortation du président Patrice Talon à ne pas brûler le pays est la preuve que le Président de la République a pleinement conscience que la situation pourrait dégénérer. « J’avais espéré qu’il rassure le peuple pour lui indiquer comment il entendait faire pour que cela n’arrive point. J’ai vu le contraire! Il a démontré que ses ambitions de réformes, mêmes si elles s’avéraient inopérantes comme il l’a confessé lui-même le 6 mars 2019, étaient bien plus importantes que la cohésion nationale fragilisée« . peut-on lire dans son analyse.

Sur la prouesse juridique du chef de l’Etat, Géraldo Gomez a estimé qu’une ordonnance est une mesure prise par un gouvernement dans des matières relevant normalement du domaine de la loi, une compétence législative déléguée. Si donc un consensus voulu par le biais de la loi n’a pu être obtenu, oui , le Président de la République peut valablement requérir ce pouvoir délégué de légiférer. Ce sont les articles 68 et 69 de notre constitution qui l’encadrent. Il ne s’agit nullement d’une décision prise et exécutée par le seul Président de la République. Il doit préalablement consulter les Présidents de l’Assemblée et de la Cour Constitutionnelle pour cette fin. Puis, l’Assemblée nationale elle-même se réunit immédiatement pour fixer les délais et cadres d’exécution de ladite ordonnance, précise-t-il.

Selon lui, une ordonnance, même en matière électorale, n’est pas un coup d’État. Le rôle d’un Président de la République, poursuit-il, n’est pas seulement de mettre son programme en œuvre. Il y a aussi les missions constitutionnelles: garantir le respect et le bon fonctionnement des institutions, les droits de chaque citoyen.

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« Quant à la Conférence nationale ou les assises nationales qui seraient anticonstitutionnelles selon Patrice Talon, j’ai infiniment du mal à garder mon sérieux face à l’argument. Est-il nécessaire de faire une démonstration inverse? Un dialogue national est la sève même de toute démocratie. Et de nombreux pays démocratiques ont même sanctuarisé une telle approche à travers ce qui est appelé la démocratie participative ou le référendum d’initiative populaire », justifie-il avant de conclure sur le point en disant que seule une faible culture politique et démocratique conduit à de telles déclamations intempestives.

Pour finir, il se désole que le Président ait manqué de pédagogie pour exposer au peuple ce qui pose réellement et encore problème aujourd’hui. Et rend co-auteurs tous les « faucons » qui l’ont encouragé à poursuivre sur cette voie car leur nom est inscrit dans l’annale de l’histoire du pays.

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