Bénin – Décision des présidents d’institutions: à qui le tour après Houngbédji et Tiando ?

On en sait davantage sur le climat qui a prévalu le lundi 1er avril au palais de la Marina. Tous les présidents d’institutions n’étaient pas d’accord pour la poursuite du processus électoral sans les partis de l’opposition. Deux des présidents ayant pris part à cette rencontre ont implicitement fait l’aveu de leur désaccord sur la tenue des élections législatives avec les deux partis soutenant les actions du chef de l’Etat.

Adrien Houngbédji et Emmanuel Tiando ont été on ne peut plus clairs. Si le second a déjà annoncé les couleurs dès le jour du tirage au sort pour le positionnement des partis sur le bulletin unique, le premier a attendu l’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2019 pour donner sa position personnelle sur la situation.  Emmanuel Tiando, a, à deux reprises, dit clairement que la « Cena n’est qu’un exécutant ». Pour être plus explicite, il ajoute « la décision de la conférence des présidents d’institutions entérinée par le conseil des ministres nous a permis de relancer le calendrier électoral« . Ce qui dédouane non seulement l’institution qu’il préside mais aussi sa personne. Il va sans dire que Emmanuel Tiando clame son désir d’organiser les élections inclusives. Mais que ses pouvoirs sont limités au regard des lois de la République.

Et, ce n’est pas à Adrien Houngbédji qu’il faut coller cette envie de « faire la dictature des textes ». Le Hagbè national a réagi pour la première fois le vendredi 12 avril alors qu’il procédait à l’ouverture de la dernière session pour le compte de la septième législature. Il confessait que « s’il est de mon devoir de contribuer à l’organisation des élections législatives dans le respect des lois, il est aussi de mon devoir de me placer au-dessus de calcul ou posture politique envers et contre toutes les rigidités politiciennes ». C’est sans imaginer que ce mardi, le Parti du renouveau démocratique (Prd) dont il est le président allait réagir pour remettre les pendules à l’heure. Adrien Houngbédji a levé un coin de voile sur ce qui s’est réellement passé à la Présidence de la République.

Houngbédji était-il d’accord pour la poursuite du processus électoral?

Apparemment non. Le communiqué que son parti a rendu public à l’issue d’une réunion qu’il a présidée révèle à suffisance que des choses se sont passées à la rencontre du 1er avril. Etant astreint à la réserve, Adrien Houngbédji ne peut pas faire des révélations publiquement. Il faut méconnaître la pratique administrative pour exiger de lui les déballages. Mais le peu que son communiqué met à nu donne l’impression que tous les présidents d’institutions n’étaient pas pour la poursuite du processus électoral. La démocratie étant la loi de la majorité, on peut supputer que c’est la décision de la majorité des présidents d’institutions qui l’a emporté.

D’autres présidents d’institutions sont-ils pour les élections plus ouvertes?

Difficile de répondre  n’étant pas dans le secret des dieux . On n’en saura davantage que lorsque les autres présidents d’institutions vont saisir d’autres occasions solennelles pour exprimer leur désir de voir tous les partis aller aux prochaines législatives. Pour l’heure, il n’y a que deux sur les dix présidents d’institutions qui ont laissé parler leur cœur. Sinon trois si on doit compter le chef de l’Exécutif. Patrice Talon étant « prêt à porter le chapeau », il ne reste que les sept autres qui ne tarderont certainement pas à situer le peuple sur leurs aspirations face à l’impasse qui s’enracine.

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