Bénin – Détournement de primes de policiers: ce qu’il faut retenir des auditions à la Criet

Ce mercredi 03 avril 2019, les cadre du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique impliqués dans le détournement des fonds alloués aux policiers dans le cadre de la mission de sécurisation des législatives de 2015 ont été écoutés. Ce dossier ouvert à la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (Criet) a permis à des inculpés et témoins de dire leur part de vérité dans la gestion desdits fonds.

Après l’ancien ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique (Misp), Placide Azandé qui a été écouté chez lui par les éléments de la Brigade économique; la Directrice des ressources financières et du matériel (Drfm), l’ex-Directeur général de la police nationale, le Général de brigade, Sessi Louis-Philippe Houndégnon et d’autres cadres impliqués sont passés à la barre devant les juges de la Criet.

Selon les informations relayées par Fraternité, la Drfm soumises aux question du Procureur n’a eu de cesse de rappeler qu’elle a juste fait son travail sur instruction de ses ministres de tutelle. En ce qui concerne Sessi Louis-Philippe Houndégnon, ordonnateur des fonds alloués à la police et écouté en tant que témoin, il explique que la gestion des différents fonds alloués aux policiers a été toujours une question épineuse au Misp. A l’en croire, les forces de l’ordre n’arrivent pas souvent à bénéficier de l’intégralité des fonds. « Les policiers ne voient pas la couleur des fonds. Tant que le Synapolice de Waïdi Akodjênou ne dénonce pas les cas de détournement et que moi-même Houndégnon je ne m’associe pas au syndicat au risque de perdre mon poste, nous ne recevons pas le minimum », a-t-il déploré selon les propos rapportés par Fraternité.

Des absences dans le rang des personnes impliquées…

Tous les inculpés dans cette rocambolesque affaire n’ont pas répondu à la convocation du Procureur spécial de la Criet. Selon le Procureur, cette absence pourrait coûter très cher aux concernés; c’est pourquoi il les invitent à présenter pour que lumière soit faite sur le dossier. Il faut noter que les personnes impliquées portent à leur charge plusieurs chefs d’accusation dont le non-respect de l’orthodoxie financière, le détournement puis faux et usage de faux en écriture comptable.

En ce qui concerne Simplice Dossou Codjo, ministre au moment des faits et aujourd’hui député au Parlement, son immunité avait été déjà levée. Il revient donc désormais à la Haute Cour de Justice de s’occuper de son cas. Il faut également noter que l’ex-Directrice des ressources financières et du matériel avait été interpellée et gardée à vue à la Brigade économique et Financière (BEF) le samedi 25 juillet 2015. Présentée le lundi 27 juillet au procureur de la République, elle a été libérée après l’audition. Dans ce dossier, les policiers dénoncent un détournement de fonds, car cette somme qui devrait leur servir de primes n’aurait pas été gérée dans les règles de l’art.

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