Bénin – Impasse électorale: la guerre d’école des juristes

Alors que les membres des partis politiques se jettent la balle, les spécialistes des questions électorales, juristes de haut niveau, peinent à accorder leur violon pour sortir le pays de l’impasse. 

La guerre d’école est la chose la mieux partagée des praticiens de droit partout dans le monde. Au Bénin, cette réalité se fait remarquer à chaque échéance électorale. Cette fois encore, les professeurs de droit et autres spécialistes se livrent à une véritable guerre d’école. Chacun défend les dogmes de sa faculté et tient rigoureusement à cela. Consultés pour donner des avis techniques à l’effet de sortir le pays de la crise pré-électorale, ils ont du mal à s’accorder sur l’essentiel.

C’est ainsi que Ibrahim Salami et Dandi Gnamou sont taxés par l’opinion d’être des pro-pouvoir pendant que leurs collègues Victor Topanou et Joël Aïvo sont considérés comme étant au service de l’opposition. Si les deux premiers soutiennent que les lois électorales en vigueur doivent être appliquées faute de consensus, c’est par conviction. Ils ne comprennent pas pourquoi des lois votées par la majorité des députés soient rangées alors que les réformes sont, disent-ils, nécessaires voire indispensables pour l’émergence du pays. Les deux derniers, quant à eux, soutiennent que la démocratie sera en berne si les législatives se déroulent sans les traditionnels partis de l’opposition.

In fine, les politiques ne savent plus à quel Saint se vouer. Parce que ceux qui sont censés les éclairer sur la position à adopter pour éviter des crises post-électorales tiennent à la sauvegarde des idéologies de leurs écoles respectives. Si leur utilité dans le cycle de développement ne souffre d’aucun doute, il n’en demeure pas moins vrai que cette guerre d’école n’apporte pas de solutions idoines aux problèmes cruciaux du pays pendant qu’on en a le plus besoin.

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