Bénin – Impasse électorale: quel impact avec la saisie du parlement européen?

La crise préélectorale que traverse le Bénin suite à l’exclusion des partis de l’opposition aux prochaines législatives du 28 avril 2019 prend une nouvelle tournure. Dans une correspondance adressée au Président du parlement européen Antonio Tijani, le vendredi 12 avril 2019, les députés Eric Houndété, Valentin Djènontin et l’objecteur de conscience Ernest Adjovi ont dénoncé les menaces qui pèsent sur la démocratie au Bénin. Si les élections se tenaient effectivement sans l’opposition qu’adviendrait il des relations entre l’union européenne et le Bénin?

L’appui de l’Union européenne au Bénin dans plusieurs domaines n’est plus à démontrer. De l’éducation à la santé, de l’agriculture à l’environnement, de la construction des infrastructures à la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, l’institution fait parler d’elle  et même au delà. Sur le dernier volet relatif à la démocratie, l’Union européenne attache un grand prix. Dans un pays comme le Bénin où la majorité des investissements proviennent des accords de coopération avec les pays de l’espace européen, on se demande si en s’écartant des valeurs de la démocratie, et si l’union décide à sanctionner le pays, peut-il faire face aux conséquences ?

A première vue, on pourrait sans hésiter dire que le Bénin courre un gros risque en s’éloignant peu à peu des principes de base de la démocratie avec l’organisation, pour la première fois depuis l’avènement du renouveau démocratique dans le pays en 1990, des élections exclusives. Toute chose contraire à la crédibilité d’un régime devant les investisseurs.

La crédibilité du Bénin remise en cause…?

Dans sa politique de partenariat avec les pays en voie de développement comme le Bénin, l’Union européenne met en exergue la promotion de la démocratie, des droits de l’homme, de la liberté de presse et d’expression… Or, si l’on se base sur les derniers développements de l’actualité dans le pays et surtout sur le caractère exclusif des prochaines législatives, et si l’on considère aussi le dernier rapport de Reporter sans frontière, d’Amnesty international sur les droits de l’homme…, la crédibilité du Bénin semble remise en cause de jour en jour.

A cette allure, plusieurs institutions internationales ainsi que des partenaires techniques et financiers pourraient ne plus faire confiance au pays. Ce qui risque d’avoir des effets négatifs sur le plan socio-économique.

Quoiqu’on dise, les jours prochains s’annoncent durs pour le pays car ni la mouvance, ni l’opposition ne veulent se laisser faire. Le pays se trouve alors au bord d’une crise, d’une peur généralisée à laquelle il est impérieux de trouver une solution pour lui redonner son image de modèle démocratique en Afrique et dans le monde.

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