Le professeur Victor Topanou a été reçu en audience hier par le Président Patrice Talon. Au menu de leur échange, la situation sociopolitique peu vivable. Contrairement à la tradition, l’hôte du chef de l’Etat n’a pas tenu un discours direct au sortie de leur tête à tête. Du coup, les deux camps (opposition et mouvance) rivalisent d’ardeur pour travestir les propos très prudents du praticien de droit.
Très prudent et ne voulant pas prêter le flanc au jeu d’un camp ou d’un autre, Victor Topanou est tombé dans le piège des interprétations, parfois malencontreuses, de son discours à sa sortie de l’audience que le chef de l’Etat lui a accordée hier. La seule question à laquelle il a clairement répondu est relative à la violence. Il dit avoir rassuré le chef de l’Etat qu’il ne ferait pas partie de ceux-là qui appelleront à la violence. Il avoue qu’il n’est pas de ses habitudes d’agir par la violence.
Mais l’ambiguïté a emballé le reste de sa déclaration. Sur les questions essentielles, il n’a pas voulu trancher. Il ne veut pas dire si le chef de l’Etat l’a convaincu ou pas. Il préfère garder le suspens pour des raisons soit professionnelles ou politiques. En sa qualité de maître de conférence, Victor Topanou est une référence pour plusieurs étudiants de la sous-région. Ses prises de parole sur des sujets sensibles constituent un repère pour plusieurs. Sur le plan politique, soit il déclare n’avoir pas été convaincu pour être taxé d’avoir manqué au locataire de la Marina ou il dit avoir été convaincu pour que l’opposition l’affuble de tous les noms d’oiseau. Entre le marteau et l’enclume, Victor Topanou a emprunté la voie de la prudence.
Votera-t-il le dimanche prochain?
Ce serait absurde de jurer que Victor Topanou votera ou non demain. Il a choisi de nourrir la polémique autour de la question. Conscient que sa parole sera exploitée tant par la mouvance que par l’opposition pour atteindre chacun son but, il n’a pas donné une réponse évidente. « Je vous donnerai rendez-vous dans mon centre de vote et là vous verrez si je l’accomplirai ou pas. Je vote à Calavi, à la mairie de Calavi », a-t-il lancé aux journalistes. Nul, excepté Dieu, ne peut dire avec exactitude les réelles intentions de l’ancien garde des sceaux.
Les revers de l’hyper-prudence
Très tôt, la bataille médiatique a pris corps et fait dire à Victor Topanou qu’il invite les Béninois à sortir pour accomplir leur devoir civique le dimanche , ou encore Victor Topanou invite au boycott. Chacun tire le drap de son côté. Le professeur, à moins d’avoir imaginé tous les scénarios en amont, pourrait revenir à la charge pour clarifier sa position sur le sujet. De toute façon, tous les Béninois se feront, dès demain soir, une idée claire des convictions de Topanou même s’il ne parlait pas.
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