Bénin – Législatives 2019: les raisons du faible engouement de la population

Le peuple béninois a affiché ce dimanche 28 avril 2019 un comportement inédit en matière électorale en tout cas depuis 1990. Attendues pour accomplir leurs devoirs civiques aux urnes, la majorité des béninois ont tout simplement choisi de rester chez eux.

Au total, cinq millions de Béninois étaient inscrits sur les listes électorales pour le compte des élections législatives de la huitième législature qui ont eu lieu le dimanche 28 avril 2019. Les électeurs avaient un choix limité entre les deux blocs de la mouvance présidentielle à savoir le bloc républicain et le bloc progressiste. Aucun parti de l’opposition n’a été autorisé à prendre part à cette élection. Mais à l’arrivée, on note un scrutin marqué par une faible participation de la population.

Un scrutin totalement inédit parce que marqué aussi par une coupure totale de l’internet dans tout le pays.

Le peuple a donc envoyé un signe négatif, expression de son désaccord avec ces élections sans opposition et sans internet avec un taux d’abstention qui relève « du jamais vu ». Même des représentants de la Commission électorale (Céna) ainsi que des observateurs des partis ont reconnu le caractère inédit de ces élections: « On n’a jamais vu ça », confiait l’un d’eux au moment du dépouillement.

L’exclusion de l’opposition…

L’une des raisons majeures qui pourraient justifier l’absence massive du peuple aux urnes de même que les bulletins nuls est l’exclusion de tous les partis politiques de l’opposition de cette élection législative. Les acteurs de la classe politique de l’opposition se voyant exclus du scrutin, ont donné des mots d’ordre qui se résument à cette phrase: « il n’y aura pas d’élection sans l’opposition ». L’appel de l’opposition a donc visiblement été suivi par la population dont la majorité s’est probablement sentie écartée du scrutin, ne voyant plus ses candidats dans la course. Elles craignent notamment l’élection d’un parlement monocolore constitué rien que par les deux blocs siamois du chef de l’Etat.

La peur…

Il est important de signaler le facteur peur qui a aussi influé sur la participation des béninois aux législatives. Les échanges verbaux aux allures martiales qui ont émaillé la campagne électorale sur fond de menaces ont eu raison du civisme de nombre des électeurs.   Le déploiement des chars dans les villes, l’annonce de la formation des cellules terroristes , tout ceci n’a rien arrangé. Ainsi, de nombreux béninois ont préféré se terrer à la maison  pour ne pas risquer leur vie.

« Je préfère rester à la maison que de risquer ma vie pour aller voter pour un candidat qui ne porte même pas mes réelles ambitions », lance un citoyen qui a requis l’anonymat.

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