Bénin – Législatives 2019: psychose générale à quatre jours du scrutin

Le dimanche 28 avril prochain, les Béninois en âge de voter iront aux urnes pour choisir leurs représentants à l’Assemblée nationale. Ces moments qui sont souvent caractérisés par une ambiance festive, sont, cette année, teintés de méfiance, de suspicion, de crainte et d’incertitude.

Que se passera-t-il le dimanche prochain au Bénin? C’est la question que se posent tous ceux qui sont intéressés ou non par ces élections. Ni opposants, ni mouvanciers ne peuvent jurer de rien. Du côté des opposants au régime en place, si les uns appellent au boycott du scrutin, d’autres invitent à manifester. Les mots d’ordre fusent de partout et le citoyen lambda ne sait à quel Saint se vouer. La crispation du climat socio-politique n’est plus à démontrer. Les lettre ouvertes et autres messages prolifèrent. Des rencontres secrètes se multiplient. C’en sont des signes. La psychose s’installe et la crise prend de plus en plus d’ampleur.

Dans le rang des partisans de la mouvance présidentielle, bien que la sérénité semble au top niveau, certains messages venant des caciques du pouvoir donnent l’impression que l’inquiétude a gagné tous les Béninois sans distinction aucune. Très récemment, un ministre du gouvernement a menacé de brûler ceux qui veulent mettre le pays à feu et à sang. Aujourd’hui, c’est un autre membre de l’Exécutif qui, répondant aux questions de Radio France internationale, a invité les forces de l’opposition à manifester dans le respect strict de la loi.

La plateforme des Osc inquiète

Les citoyens, eux, craignent la dégénération de la situation. D’où les incessants appels à la paix, à la préservation des acquis démocratiques et à l’unité nationale. Dans ce climat visiblement délétère, chacun prend ses responsabilités. Ceci se manifeste par les positions qu’affichent les uns et les autres vis-à-vis du scrutin. Même ceux qui se disent prêts pour aller aux urnes, craignent pour leur sécurité. D’autres qui expriment leur inquiétude ouvertement, disent déjà qu’ils ne sortiront pas de chez eux ce jour-là. Pire, la société civile craint pour la sécurité de ses observateurs qu’elle entend déployer sur le terrain. La présidente de la plateforme est sans équivoque sur la question. Si la plateforme n’a pas des garanties sécuritaires, elle n’enverra personne observer les élections. Une première dans l’histoire démocratique du Bénin. Cela n’émousse cependant pas l’ardeur des institutions en charge des élections.

Les institutions en charge des élections à pied d’oeuvre

En dépit de ce climat qui ne garantit pas la quiétude des uns et des autres, les institutions en charge de l’organisation des élections déroulent leur calendrier. La commission électorale a déjà déployé sur toute l’étendue du territoire national ses équipes pour la tenue du scrutin. La Cour constitutionnelle aussi s’apprête à envoyer ses observateurs. L’armée et la police républicaine ont mis le personnel adéquat à disposition pour la bonne organisation sécuritaire. En témoigne la tournée qu’effectue le directeur général de la police républicaine depuis peu.

En somme, il faut être un devin pour deviner ce qui pourra advenir dimanche quand bien même il est évident que le climat est grippé.

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