Pour des raisons d’ordre économique, les béninois préfèrent déposer leurs déchets ménagers sur les décharges illégales que de s’abonner aux entreprises de collette d’ordures. Une pratique qui met en péril leur cadre de vie et les expose à de graves problèmes de santé.
Depuis plusieurs années, les dépotoirs sauvages se multiplient dans la ville de Cotonou et ce dans tout le Bénin. Le phénomène se développe notamment à cause de l’insuffisance des structures de collecte d’ordures dans la ville. A cela s’ajoute l’incivisme des citoyens qui jettent leurs déchets dans des endroits pas très à propos notamment dans des dépotoirs sauvages. Or, jeter des ordures sur les dépotoirs sauvages a des conséquences non seulement sur la santé de l’homme mais aussi sur son milieu de vie. Parmi ces conséquences, on relève :
- La pollution des eaux souterraines : les déchets déposés sur les espaces non aménagés endommagent les nappes d’eau souterraine. En période pluviométrique ou de forte température, les déchets subissent des processus chimiques, biologiques et physiques en engendrant des flux de liquide appelée lixiviat. Ces liquides chargées bactériologiquement de substances tant minérales qu’organiques s’introduisent à l’intérieur de la terre et contaminent les eaux souterraines. Ce qui est à la base de la pollution de l’eau de puits destinée à la consommation. L’utilisation de cette eau dans les habitations peut provoquer les épidémies et les maladies diarrhéiques dont le choléra.
- Des incidents en pleine pollution : la fréquentation des tas d’immondices pour le dépôt des déchets solides, liquides et ménagers est un grand risque que prennent les habitants. A Cotonou par exemple, pour déposer leurs résidus, les pollueurs se précipitent sur les tas d’ordures parfois pieds nus. Avec cette pratique, des blessures involontaires dues à la présence des objets pointus ou tranchant tels que seringues, aiguilles, scalpels et lames de rasoir jetables peuvent intervenir. Ces blessures pourraient générer des infections comme le VIH, l’hépatite B et C vu que ces objets sont majoritairement médicaux. De même, les enfants qui manipulent les déchets sur les tas d’ordures risquent aussi d’être exposés à des matières toxiques ou infectieuses.
- La pollution de l’air : les matières organiques d’origine animale telles que les entrailles de poissons et les carcasses d’animaux déposées sur les tas d’ordures sont au fil des jours colonisées par des micro-organismes en fonction de la température et de l’humidité. Ainsi, en y trouvant des matières à se nourrir, les microbes se développent progressivement et produisent des gaz toxiques (méthane, hydrogène sulfureux, etc.), d’odeurs nauséabondes et de germes qui prolifèrent dans les poussières. Ce qui rend l’air impur. La respiration de cet air peut générer des maladies respiratoires.
- Dégradation du paysage : jeter des déchets sur les décharges dégrade la nature et crée une pollution visuelle. Le paysage perd son esthétique en raison de l’envol des papiers et des emballages plastiques. La perturbation des animaux errants constitue aussi une source de nuisance à la population.
- La multiplication des rongeurs : Avant de franchir l’étape de fermentation, les déchets constituent les principaux aliments des rats. En fréquentant les habitations moins sécurisées, ces rongeurs pourraient propager de graves maladies telles que : la peste, la fièvre, etc. Les tas d’immondices sont également les pôles d’attraction pour les mouches et autres insectes, vecteurs passifs de germes et de virus.
Au vue de tout ce qui précède, il convient d’intégrer dans les pratiques, les bonnes valeurs devant conduire à la protection de l’environnement. Ainsi, pour éviter tous ces dégâts énumérés plus haut et rendre son milieu de vie sain, la population doit impérativement s’abonner auprès des structures de collectes pour une bonne gestion de leurs déchets.
Les commentaires sont fermés.