Bénin-Parlement: les députés entre un jeu de cache-cache et la sincérité

Depuis le 06 mars que le chef de l’Etat a mandaté le président de l’Assemblée nationale à l’effet de rechercher le consensus au sein du parlement, les deux camps (majorité et minorité) n’ont pu accorder leur violon. Loin d’atteindre l’objectif escompté, ils se rejettent le tort. Est-ce une fuite en avant ou un jeu sincère de part et d’autre?

Difficile de répondre à la place des députés de la 7ème législature. Pendant trois semaines environ, ils ont passé leur temps à s’accuser. Rien n’a bougé à l’issue de la quatrième session extraordinaire qui est censé trouver une porte de sortie de crise. En lieu et place des propositions concrètes pour sortir le pays de l’impasse, c’est plutôt à des déclarations à n’en point finir que le peuple a eu droit. Les choses se passent comme si les représentants du peuple ne mesurent pas la portée d’une crise électorale.

Si la minorité parlementaire n’est pas en retard à une séance, c’est la majorité qui s’absente. Les accusations- fondées ou non- allaient bon train au point où les formations syndicales ont dû s’inviter dans la danse. En dépit de leur appel à l’endroit des députés, c’est le statu quo. A la clôture de la session ce lundi, rien n’a filtré des échanges. Le consensus recherché est loin d’être trouvé. La psychose s’installe de plus belle.

Le peuple dans un embrouillamini total

Le peuple qui a mandaté les députés tant de la majorité que de la minorité suit les débats sans pouvoir suivre les parlementaires dans leur logique. Puisque ceux de la majorité soutiennent que le consensus ne peut être effectif si on ne touche pas à l’article 80 de la constitution. Cette révision va prolonger le mandat des députés de 45 jours maximum. En face, il y a une minorité qui dit « tout sauf réviser la constitution ».

A ce stade, la méfiance s’est installée. Chacun est campé sur sa position. Peut-être de bonne foi. Mais est-ce que ce n’est pas un jeu pour ralentir le processus et installer le chaos électoral? Est-ce qu’on a nécessairement besoin de réviser la constitution avant de trouver une porte de sortie? Est-ce qu’il suffit juste de réviser un seul article de la constitution pour que le ciel tombe sur le Bénin? En réalité, les députés savent à quel jeu ils jouent. Sinon, ce seul point dont personne n’était prêt à porter la paternité au départ, ne pouvait être le point d’achoppement des débats. De toute façon le peuple finira par se faire une idée claire de la sincérité ou non de ses représentants au sein de l’Hémicycle.

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