Bénin: Patrice Talon parle des relations perverses entre la classe politique et l’Exécutif

Hier jeudi 11 avril 2019, le Président de la République était l’invité de l’émission spéciale « Le Moment Politique ». Il a été essentiellement question de la crise préélectorale causée par la mise en application des lois adoptées dans le cadre de la réforme du système partisan. A l’occasion, le Président patrice Talon a reprécisé l’importance de la réforme en relevant certains actes qui caractérisent le système partisan exploité jusque là.

La réforme du système partisan est plus que jamais nécessaire selon Patrice Talon qui ne compte pas reculer malgré les difficultés. Il reconnait que dans une mesure donnée, la mise en oeuvre de la réforme peut rencontrer des obstacles et ne pas avoir l’assentiment d’une partie de la classe politique. Mais cela ne doit pas être une raison pour croire que la réforme a échoué. Pour Patrice Talon, cette réforme est voulue par toute la classe politique car le diagnostic a montré les limites du système exploité jusqu’à ce jour.

En dehors de ce que depuis le renouveau démocratique aucun parti politique n’est arrivé à conquérir le pouvoir exécutif, le chef de l’Etat évoque d’autres tares du système partisan actuel auquel il compte mettre fin. « Il y a quelque chose peut-être que le peuple ne sait pas mais qui caractérise désormais notre système partisan, c’est que la classe politique, les forces politiques présentes au Parlement sont en permanence dans des relations incestueuses, perverses avec l’Exécutif. Ce sont des négociations de couloirs, toutes sortes de marchandage, et chacun négocie son soutien au Président de la République en échange de quelque chose et non en fonction d’un idéal », a-t-il révélé. 

Des divergences internes…

Les forces politiques présentes au Parlement dans leurs divergences sont généralement incapables de maintenir une cohésion interne. Après les négociations et marchandages, le partage du gain obtenu constitue un véritable problème.« Vous donnez un ou deux portefeuilles ministériels à un groupe politique, qui va être le ministre est un problème. Même s’ils parviennent à trouver celui qui va être le ministre, le groupe politique hétéroclite va lui imposer un Directeur de Cabinet d’un tel bord, un Directeur adjoint de Cabinet d’un autre bord, un Secrétaire général d’un autre bord de sorte que ni le Gouvernement ni les équipes ministérielles ne sont homogènes, ne sont capables de travailler en synergie. Le peuple ne mesure pas que c’est comme une perversion et combien ça handicape la bonne gouvernance et la gestion convenable du pays », déplore-t-il.

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